De député porteur de voix au simple député

Rappelons qu’au Sénégal, pour être député, il faut être de nationalité sénégalaise, avoir au moins 18 ans révolus, et être électeur, c’est-à-dire jouir de ses droits civiques, etc. En effet, les candidats sont élus au suffrage universel direct, selon un système mixte (scrutin majoritaire par département et proportionnel national) et la parité homme-femme doit être respectée sur les listes. C’est impératif ! Bref ! Par ailleurs, je rappelle brièvement que politiquement, la perception du député a beaucoup évolué. Durant le règne du Parti socialiste (Ps) et le magistère du Président Abdou Diouf, l’opposition d’alors, conduit par le Parti démocratique sénégalais (Pds) fustigeait, et le faible niveau, et le comportement grégaire des députés de la majorité au pouvoir. En substance, ce comportement grégaire des députés de la majorité, né de l’esprit partisan, notamment de l’appartenance à un même parti, est toujours là, présent dans les comportements individuels com-me dans les partis politiques.
Est-il nécessaire de le préciser : la plupart des députés indexés sans être expressément nommés étaient des députés porteurs de voix. Précisons au passage, diamano magistère Abdou Diouf, être porteur de voix, c’est avoir une base politique maitrisée qui vote en faveur de votre parti ou coalition de partis lors des élections. Aussi, diamano magistère Abdou Diouf, cette question était adressée aux autorités politiques au pouvoir : pourquoi faire élire des députés porteurs de voix au détriment des «sachants»? L’ancien Président Abdou Diouf, sur cette question, répondait à ses détracteurs par une question pertinente qui troublait plus d’un détracteur. «Que voulez-vous que je fasse ?» Entre candidater à la députation des porteurs de voix et gagner les élections ou candidater à la députation des «sachants» et perdre les élections, politiquement, le choix est vite fait. Lorsqu’on crée un parti politique, le but évident sans discussions et sans commentaires, est de conquérir le pouvoir en participant aux élections. Et pour gagner les élections et conquérir le pouvoir, il faut avoir le soutien des porteurs de voix.
Les présidents Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall ont été politiquement réalistes, car malgré les critiques sur le niveau des députés et la qualité de l’Assemblée nationale, ils n’ont pas renoncé durant leur magistère respectif à candidater à la députation des porteurs de voix. Sans ostracisme, les députés porteurs de voix ont parfaitement et harmonieusement intégré l’Assem-blée nationale. Rappelons, succinctement, qu’au Sénégal, les députés sont élus au suffrage universel direct à travers un système électoral mixte : 65 sièges sont attribués au scrutin majoritaire départemental (un bulletin unique pour deux scrutins), et 55 sièges à la représentation proportionnelle sur une liste nationale, avec parité homme-femme obligatoire sur les listes. Pratique-ment, les électeurs votent pour des listes présentées par des partis ou coalitions, avec des résultats départementaux majoritaires et une répartition nationale proportionnelle. Pour toute participation à une élection, il y a des conditions à remplir. Relativement au député, il faut être de nationalité sénégalaise, avoir 18 ans révolus, être électeur (jouir de ses droits civiques et politiques). Cepen-dant, il faut souligner avec force, qu’il n’y aucune limite d’âge maximum pour être député. Avec le régime Pastef, on observe qu’il y a beaucoup de jeunes à l’Assemblée nationale, comparativement aux législatures précédentes. A mon humble avis, cette innovation est à saluer. Cependant, à vrai dire, elle n’est pas sans conséquence sur l’électorat de Pastef dans le futur.
Le député vote le budget, les lois et contrôle l’action du gouvernement si et seulement si, il sait lire et écrire. Cependant, rappelons que certains députés, porteurs de voix, ne savaient ni lire ni écrire. Alors que le système d’assistance parlementaire embryonnaire n’évoluait, et s’immobilisait. C’est paradoxal, contradictoire et abracadabrant. En conclusion, de député porteur de voix au simple député, relativement aux conditions à remplir pour être député au Sénégal, le législateur doit corriger deux faiblesses.
1 -fixer une limite d’âge maximum pour être député (pour le moment, ce n’est pas le cas. Donc, on peut être député à 100 ans).
2- ajouter aux conditions pour être député, la capacité de savoir lire et écrire en considération de la fonction et de la mission du député. (voter le budget, les lois et contrôler l’action du gouvernement). Le monde change positivement ;
Changeons positivement avec lui, et avançons.
Vive le Sénégal !
Vive la République !
Baba Gallé DIALLO
babadediana@gmail.com

