Par Ch. CAMARA –
La Cité Ballabey, devenue depuis quelques années Cité Ibrahima Sarr, a été construite aux débuts des années vingt par l’administration coloniale pour loger le personnel expatrié blanc des Chemins de fer. La description qui en a été faite dans une monographie de la ville de Thiès réalisée par un administrateur colonial à la fin des années cinquante, la dépeint comme un «type de cité résidentielle par excellence», conçu pour rendre agréable le séjour des métropolitains au Sénégal. Elle se présente sous l’aspect d’un immense parc aux arbres magnifiques, à l’ombre desquels ont été aménagées les villas avec leurs cours, leurs potagers et leurs jardins fleuris. L’uniformité des formes place des groupes de maisons dans une même séquence temporelle. En effet, les plus anciennes ont été bâties en briques et sont recouvertes de tuiles. Elles sont regroupées par deux ou trois logements et quelques marches permettent d’atteindre de part et d’autre de la villa, la petite véranda sur laquelle s’ouvrent les différentes pièces. Quant aux constructions récentes, elles sont plus vastes, mieux aérées et offrent des lignes plus simples. Dans les murs crépis de couleur claire, s’ouvrent de vastes baies vitrées protégées de la pluie, dans la partie supérieure par un écran de ciment. Les logements groupés deux à deux, permettent l’établissement d’un jardin semi-circulaire, spacieux. Ce type de villa, construit pour un séjour prolongé du métropolitain, se retrouve à quelques variantes près, dans les deux camps militaires (de la ville) et dans l’ensemble des locaux construits par l’administration ou par la compagnie Pechiney. La Cité Ballabey, autrefois calme et luxueuse et où sont implantés les bureaux et ateliers de la société ferroviaire, est un faubourg au nord de la ville de Thiès, rebaptisé aujourd’hui Cité Ibrahima Sarr, du nom d’un ancien directeur de la compagnie ferroviaire.
Correspondant