Mouhamadou Makhtar Cissé estime que la question de la succession du Président Macky Sall ne doit pas se poser. Le ministre du Pétrole et des énergies trouve «malsain» que ce débat soit agité au niveau de la majorité gouvernementale.

La question de la succession du Président Macky Sall «ne doit pas se poser au sein de la majorité qui gouverne le pays», selon Mouhamadou Makhtar Cissé. Invité du «Jury du dimanche» sur IRadio, le ministre du Pétrole et des énergies soutient que même si la question devrait se poser, elle devrait se faire «à l’interne et sur l’initiative exclusive du président de la République». Mais dans tous les cas, il trouve ce débat «malsain» et qui «ne peut que nuire beaucoup plus au pays qu’aux acteurs qui sont souvent cités». Cité souvent parmi les potentiels successeurs du chef de l’Etat, M. Cissé répond : «Il y a beaucoup d’absents sur les listes qui circulent. Est-ce que ce ne sont pas les absents qui organisent ces listes-là», s’est-il demandé.

«Je refuse d’être un homme pressé»
Pour avoir bénéficié «suffisamment de la confiance» du chef de l’Etat, M. Cissé estime qu’il a le devoir d’être «loyal» envers M. Sall. «Il (le Président Sall) m’a trouvé directeur général des Douanes, m’a confirmé à ce poste, m’a nommé ministre du Budget, son directeur de Cabinet, Dg de la Senelec et aujourd’hui ministre du Pétrole et des énergies. Vous pensez que je dois avoir l’indélicatesse de penser à autre chose qu’à être loyal à cet homme, travailler avec lui, essayer de réussir les missions qui me sont confiées quand on a le privilège de faire autant dans ce secteur aussi sensible pour son pays», s’étonne-t-il. A l’en croire, la question de la succession n’est pas encore dans son esprit. Mouhamadou Makhtar Cissé a fustige la permanence des débats sur des personnes et des carrières. Selon lui, le plus important, c’est d’avoir «la perspective du pays, de son avenir, de ce qu’on va en faire». En ce qui le concerne, M. Cissé dit : «Je refuse d’être un homme pressé, il faut savoir qui on est. Il faut essayer d’avoir cette sérénité, cette lucidité, avoir les pieds sur terre. On est dans un pays où il y a beaucoup de consultations nocturnes, mais il faut surtout écouter la voix de la conscience.»