Seydou Guèye parle de «manœuvres politiques» La Dic transmet son rapport au procureur

Le Congrès pour la renaissance démocratique invite le Doyen des juges d’instruction à diligenter sa plainte contre Aliou Sall. L’Apr, de son côté, dénonce une «volonté manifeste de manipulation de l’opinion» de la part de Abdoul Mbaye et Cie.

Le Congrès pour la renaissance démocratique (Crd) ne comprend pas l’immobilisme du Doyen des juges d’instruction (Dji) depuis sa plainte contre Aliou Sall, Frank Timis et Cie le 22 juillet. Dans un communiqué d’hier, Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Mamadou Lamine Diallo, entre autres, ont informé avoir saisi d’une requête, en date du 26 août 2019, le Dji Samba Sall pour l’inviter à se conformer à la loi et «entend dans un délai de huitaine en référer au président de la Chambre d’accusation». En clair, le Crd appelle le juge à se conformer aux dispositions de l’article 79 du Code de procédure pénale. Qui dispose : «La partie civile qui met en mouvement l’action publique doit, si elle n’a obtenu l’assistance judiciaire et sous peine de non recevabilité de sa plainte, consigner au greffe la somme présumée nécessaire pour les faits de la procédure.»
Par cet acte, le Crd veut la lumière sur l’affaire Aliou Sall, cité dans un «scandale à 10 milliards de dollars», une enquête publiée en juin dernier par la Bbc. Mais la réaction est venue non pas de la justice, mais de l’Alliance pour la République (Apr). Dans un communiqué, le parti au pouvoir regrette une tentative «d’induire l’opinion nationale et internationale en erreur en tentant de leur faire croire que le juge d’instruction ne se montre pas diligent, conformément aux dispositions de la loi, en traitant correctement la plainte déposée par le sieur Abdou Mbaye». Dans cette note, Seydou Guèye corrige : «Le Crd et ses conseils n’ignorent pas que cet article 79 du Code pénal, ci-dessus évoqué à l’appui de leurs prétentions, n’impartit aucun délai au juge d’instruction dont on tente de mettre en cause le manque de diligence pour fixer le montant de la consignation.»
Selon l’Apr, le montant de cette consignation n’est fixé, «selon la pratique depuis toujours observée devant les juridictions nationales, qu’après comparution volontaire de la partie civile, en l’espèce Abdou Mbaye, pour confirmer sa plainte». M. Guèye d’ajouter : «Si cette condition est satisfaite, le juge d’instruction est tenu de fixer le montant de la consignation dans un délai raisonnable. Si défaillance il peut y avoir à ce stade actuel de la procédure, elle ne peut résulter que du fait de cette même partie civile.» Au vu de tout cela, déduit le porte-parole de l’Apr, le communiqué du Crd est le produit d’une «volonté manifeste de manipulation de l’opinion, en tentant laborieusement de discréditer auprès d’elle la justice, à travers une mise en cause du travail du Doyen des juges d’instruction du premier Tribunal de grande instance de Dakar».