Par Ibrahima DIEBAKHATE (Correspondant)

Le calvaire dure depuis plus de 10 jours maintenant. Le département de Salémata est coupé du reste du pays, après que le fleuve Dima est sorti de son lit, suite aux pluies diluviennes enregistrées ces derniers jours dans cette contrée. Les usagers sont bloqués au niveau du pont Sabamgar qui est le dernier point accessible à tout le monde. En colère, le maire de Salémata tonne : «Actuellement, on a des urgences. On ne peut même pas se déplacer et du côté de l’économie aussi ce n’est pas bon. Tout ça, c’est lié au manque de politique sociale de base, l’absence de politique pour la jeunesse et la défectuosité des routes.» Le département de Salémata, situé à 80 km de Kédougou, est sous les eaux. Rallier Salémata à Kédougou est devenu un grand parcours du combattant. «La route est mauvaise, l’eau est stagnante partout. Chaque année, nous avons ce blocage au niveau de ce pont», se désole le maire Kamissa Camara.
Dans ce contexte, les populations n’ont pas la tête aux campagnes de parrainage qui rythment désormais la vie politique et publique sénégalaise. «Pour que les populations puissent parler de parrainage, il faut des routes praticables et en bon état. C’est vrai qu’elles sont derrière nous, mais c’est à un certain moment… Il faut que le président de la République termine la route entre Salémata et Kédougou. Bientôt 3 ans qu’ils ont été lancés, les travaux ne sont pas achevés. Il n’a rien réalisé ici. De l’indépendance à nos jours, l’Etat n’a rien fait chez nous. C’est pourquoi on ne peut pas parler de parrainage. L’urgence est ailleurs. Nous attendons que la Cde termine les travaux de construction de la route qu’elle a commencée. Comment ils (les hommes politiques) vont se rendre dans ces contrées et quel discours vont-ils tenir aux populations qu’ils ont délaissées pour des questions de parrainage ?», se demande le maire républicain. Il est clair que dans cette zone le Pudc et le Puma, qui sont des programmes mis en place pour désenclaver le monde rural, ne sont pas visibles. «Demandez si elles les connaissent, vous verrez que la réponse est non. Elles ne peuvent pas avoir des routes très mauvaises et croire à ces programmes qui disent travailler pour sortir des populations des difficultés. Ici, tout ce que demandons ce sont des routes bien faites, la construction du centre de santé, des écoles construites et puis c’est tout», a-t-il conclu.