On ne le dira jamais assez : «Le système ne fait pas les joueurs ; ce sont les joueurs qui font le système.» Une vérité tactique qu’aime répéter souvent les entraîneurs aguerris et qu’on pourrait convoquer au moment de faire le bilan du 3-5-2 de Aliou Cissé testé lors des deux derniers matchs des Lions, comptant pour les éliminatoires de la Can 2022.
Intéressons-nous d’abord aux acquis de ce système (il y en a pourtant), avec surtout cette bonne organisation défensive notée contre le Congo (0-0) et Eswatini (1-1).

Le problème, c’est moins le système, mais le choix des joueurs devant l’animer
Comme à Brazzaville et à Thiès, la défense sénégalaise, particulièrement au niveau de son axe à trois têtes, n’a jamais été mise en danger. Evidem­ment, on épiloguera sur le but matinal encaissé contre Eswa­tini. Un but, il faut le dire, venu d’ailleurs et qui a même surpris l’auteur à l’origine d’un tel exploit technique (reprise de volée en pleine course). Et dans une telle séquence, le gardien de but a peu de chance.
Mais mis à part ces acquis dé­fensifs, il y a vraiment à redire sur l’animation de ce 3-5-2 qui, il faut le rappeler, n’a rien à voir avec le système de base de Aliou Cissé qui reste et demeure le 4-3-3.

Le choix incompréhensible de Abdallah Sima comme piston droit
Et sous ce chapitre, c’est surtout au niveau du choix des joueurs devant animer ce 3-5-2 que Aliou Cissé est passé à côté. On peut citer, entre autres exemples, la titularisation incompréhensible de Abdallah Sima com­me piston droit contre Eswatini. Et aussi le choix du duo Mbaye Diagne-Mame Baba Thiam en atta­que.
Il est vrai que le sélectionneur, en faisant de tels choix dans ce nouveau système, avec de nouveaux joueurs, était parti de certaines certitudes. Et qu’à l’arrivée l’effet recherché ne sait pas produit. Mais les responsabilités sont partagées surtout venant de certains cadres, visiblement pas motivés et qui n’ont pas pu tirer l’équipe vers le haut.
Mais on ne reprochera pas à Aliou Cissé d’avoir testé un système alternatif. La défense à trois est à la mode. Ne pas tester une telle organisation défensive, c’est «refuser» l’évolution du foot moderne et s’exposer à de mauvaises surprises au cours d’un match. Heureu­sement que beaucoup de techniciens sénégalais (interrogés par l’Aps avant le match) l’ont compris.