La première étape du «Némékou Tour» du président du Pastef à Joal-Fadiouth, hier, a été marquée par un incident causé par la gendarmerie. Les hommes en bleu ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des «attroupements» sur ordre du Préfet de Mbour. Des accusations rejetées par le leader des «Patriotes», qui s’en est longuement expliqué et défendu.
Par Alioune Badara CISS(Correspondant) – Le leader du Pastef a entamé hier, dans le département de Mbour, le Nemekou Tour. Cette visite a débuté dans la commune de Joal-Fadiouth et se poursuivra dans les autres communes du département de Mbour.
Mais à l’étape de Joal, la visite de Ousmane Sonko a été très mouvementée, car elle a été émaillée d’incidents. Son cortège a reçu des jets de lacrymogènes de la part de la gendarmerie qui lui reproche de faire des attroupements.
Pourtant, tout allait bien dans cette tournée, jusqu’à ce que la gendarmerie débarque à bord de 7 pick-up pour ordonner au leader du Pastef de mettre un terme à son Nemekou Tour. Le Préfet du département de Mbour aurait délivré une réquisition à Ousmane Sonko, dans laquelle l’autorité administrative lui reproche de provoquer un attroupement non autorisé.
«Des éléments de la gendarmerie sont venus nous retrouver chez le curé, en nous disant que nous n’avions pas le droit de nous réunir sans autorisation. Ils nous ont demandé de quitter les lieux. C’est au moment où nous partions qu’ils nous ont poursuivis à hauteur de la gendarmerie. Finalement, on nous a poursuivis avec des jets de lacrymogènes», a déploré ce militant du Pastef.
Déterminés à poursuivre ce Nemekou Tour, le convoi de Ousmane Sonko a été encerclé par la gendarmerie qui lui a demandé de quitter la voie publique. En guise de réponse, il leur oppose un niet : «Moi, je suis juriste et vous l’êtes certainement. Dans votre formation, en tant que gendarme, pour qu’un délit soit constitué, il faut un certain nombre d’éléments. Où est-ce qu’on m’a vu appeler les gens à un attroupement ? Moi-même, si je vais à un décès, les gens vont venir. Laissez-nous tranquilles», a dit Ousmane Sonko au chef de la gendarmerie qui était venu lui parler.
Malgré les assurances de Ousmane Sonko, la gendarmerie tenait à faire respecter l’ordre qu’elle a reçu. Une réponse qui a irrité le leader du Pastef, qui s’est braqué. «Si vous voulez m’arrêter, faites-le. Personne ne pourra m’interdire d’exercer mes droits, il faut arrêter ! On vous donne des ordres qui sont manifestement illégaux, qui ne sont assis sur rien. Pourquoi vous lancez des lacrymogènes ? Toutes ces personnes qui sont sorties, je ne les ai pas appelées. Si vous m’aviez laissé, il n’y aurait eu aucun problème. J’entre dans ce quartier, les gens vont sortir. Si je vais à la Dic (Division des investigations criminelles), les gens vont sortir. Si je vais rendre visite au Khalife général des Mourides, les gens vont sortir, je n’y peux rien, c’est la volonté divine. Ce que vous ne savez pas, vous êtes en train de faire ma tournée», a déclaré Ousmane Sonko.
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