Le monde du sport est en deuil, avec le décès à Dakar, jeudi nuit, de Lamine Diack, ancien patron de l’athlétisme mondial, à l’âge de 88 ans. Le Sénégal perd un monu­­ment du sport, particulièrement l’athlétisme, qui l’a révélé au monde en tant que pratiquant et dirigeant.

Par Hyacinthe DIANDY – La nouvelle est tombée tôt ce matin, vendredi 3 décembre. Lamine Diack n’est plus. L’ancien patron de l’athlétisme mondial est décédé dans la nuit du jeudi à vendredi, à l’âge de 88 ans, à Dakar. Il a été enterré hier au cimetière de Yoff. Le Sénégal perd un monument du sport, qui aura «touché à tout», en tant que pratiquant et dirigeant. En effet, Lamine Diack a pratiqué plusieurs disciplines (football, handball, basket…). Mais, on va surtout retenir son parcours en tant qu’athlète.
Né le 7 juin 1933 à Dakar, l’ancien joueur du Jaraaf a été un athlète, de haut niveau, au saut en longueur, avant les indépendances. Il est devenu champion de France en 1958, avec un saut de 7,63 mètres. Il est également champion de France universitaire en 1959, avec un bond de 7,72m.
Après, l’enfant de Rebeuss a quitté les pistes pour devenir le président de la Confédération africaine d’athlétisme, en 1973. Membre du Comité national olympique du Sénégal (Cnoss) depuis 1974, Lamine Diack en devient le président en 1985, poste qu’il occupe jusqu’en 2002.
Vice-président de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf), il est devenu patron de l’athlétisme mondial, lors d’une séance extraordinaire en décembre 1999, suite au décès de son prédécesseur, l’Italien Primo Nebiolo. Avant d’être confirmé au poste, en août 2011, pour un mandat de quatre ans.
En tant que footballeur, Lamine Diack a évolué au Foyer France Sénégal ; club qu’il a entraîné, avant de devenir Directeur technique national du foot sénégalais, de 1964 à 1968. Il a été, à deux reprises, président du Jaraaf, dans les années 1970 et 2000. Le président Diack a marqué le football sénégalais avec la réforme de 1969, dont l’objectif était de donner aux clubs un peu plus de consistance, de moyens et de notoriété.
Pour revenir sur la piste, Lamine Diack a permis, à l’athlétisme sénégalais et mondial, de rayonner pendant son magistère, de 1999 à 2015.
Et justement, c’est là où tout bascula, suite à des déboires avec la Justice. C’est ainsi qu’il a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour corruption, et assigné à résidence en France, depuis novembre 2015. Il était accusé, avec son fils Massata Diack, de corruption et blanchiment d’argent liés au scandale de dopage en Russie. Il est rentré au Sénégal en mai dernier grâce à son ancien club, le Jaraaf, qui a versé une caution de 327 millions Cfa.
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