La coopération décentralisée est une béquille importante pour permettre aux collectivités territoriales de remplir leurs missions de renforcement du bien-être de leurs administrés. Mais disposer de cette béquille impose la synergie des protogonistes telles l’Ams, l’Adm et la Dircod. D’où la convention que ces 3 entités ont signée le week-end dernier à Saly.Par Alioune Badara CISS (Correspondant) – 

L’Agence de développement municipal (Adm), l’Association des maires du Sénégal (Ams) et la Direction de la coopération décentralisée au service des collectivités territoriales ont signé, hier à Saly, une convention de partenariat pour  structurer la coopération décentralisée et renforcer l’autonomie des collectivités. Grâce à ce cadre formel, les municipalités sénégalaises pourront mieux répondre aux besoins de leurs populations, tout en s’inscrivant dans une dynamique de développement durable et inclusif.
Selon l’Ams, avec ce partenariat, les collectivités locales vont aller vers un renforcement des capacités et de la mobilisation des ressources. D’ailleurs, Omar Ba, maire et président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), a souligné, lors de cette signature, l’importance d’un renforcement des capacités des collectivités territoriales pour leur permettre de concevoir et d’élaborer des projets ambitieux. Selon lui, la majorité des activités des collectivités dépendent des appuis de l’Etat à travers les fonds de dotation et d’équipement. Cependant, ces ressources demeurent insuffisantes face aux enjeux de développement territorial.
Pour combler ces lacunes, l’Ams mise sur la coopération décentralisée. Cette démarche permet non seulement de mobiliser des financements innovants, tels que les fonds verts et climatiques, mais aussi de favoriser les échanges d’expériences avec d’autres municipalités à travers le monde. Omar Ba a également salué le rôle-clé de l’Agence de développement municipal (Adm) dans l’accompagnement des mairies. «Nous avons des besoins précis qui sont relatifs, d’une part, au renforcement des capacités pour nous permettre de concevoir et d’élaborer des projets et des programmes de nature à renforcer la mobilisation des ressources. Et d’autre part, nous avons des problèmes additionnels car nous savons que  l’essentiel de nos activités provient des appuis de l’Etat à travers des fonds de dotation et des fonds d’équipement des collectivités territoriales. L’Adm nous appuie non seulement dans la conception de projets, mais également dans la mobilisation de ressources autonomes», a-t-il affirmé, tout en remerciant les autorités et partenaires impliqués dans cette dynamique.
Quant à Dr Mahmout Diop, Directeur général de l’Adm, il a rappelé la mission essentielle de l’Agence de développement  municipal qui est d’accompagner et encadrer les municipalités pour renforcer leurs capacités. Conscient des faibles disponibilités financières des collectivités, il a souligné l’opportunité qu’offre la coopération décentralisée pour financer les projets territoriaux. «Nous estimons que cette convention tripartite entre l’Ams, l’Adm et la Direction de la coopération décentralisée (Dircod) permettra une avancée majeure dans la mobilisation des ressources et le développement des compétences des collectivités territoriales. L’Adm est un service transversal qui est au service de l’Etat, mais aussi une entité au service de l’encadrement de la municipalité. Nous pensons que cette convention va donner des  fruits, et dès les jours à venir, nous allons avoir une feuille de route où chaque partie prenante va jouer son rôle pour le bénéfice des municipalités», a-t-il déclaré.
Dans le cadre de cette convention, l’Adm ambitionne de mobiliser des financements conséquents, pouvant atteindre des centaines de milliards, pour soulager l’Etat et soutenir les collectivités dans leurs projets de développement.
Ainsi, Pape Ngor Thiaw, directeur de la Coopération décentralisée, a mis en avant le rôle stratégique de sa direction au sein du ministère de l’Urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement du territoire. Il a insisté sur la nécessité pour les collectivités de développer une «diplomatie des territoires» afin de renforcer leur rayonnement international. «La coopération décentralisée ne se limite pas au financement, elle est également un outil de diplomatie territoriale», a-t-il précisé.
Il a également rappelé que, dans le cadre de la stratégie nationale de coopération décentralisée en cours d’élaboration, l’objectif est d’harmoniser les accords de partenariat avec les homologues étrangers tout en veillant à leur conformité avec la politique étrangère définie par le chef de l’Etat.
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