La mort de 4 nourrissons dans l’incendie du Service de néonatalogie de l’hôpital Magatte Lô de Lingère est un drame qui va longtemps étreindre les parents des bébés. Si une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances, la vétusté des installations ne peut pas être exclue.

Par Badé SECK – A Linguère, les populations auront du mal à se relever de cette tragédie. Lors de l’incendie macabre qui s’est déclaré dans la salle de néonatalogie de l’hôpital Magatte Lô de Linguère samedi, 4 nouveaux nés ont été tués par les flammes, alors que 2 autres sont admis aux urgences. Selon les premiers éléments de l’enquête, un court-circuit venant de l’un des climatiseurs installés dans la salle serait à l’origine de la tragédie. Quelle tristesse ! Elle est à la hauteur de la joie et de l’espoir que la naissance de ces enfants innocents avait provoqués chez leurs parents inconsolables.
Aujourd’hui, ils n’ont plus rien. Ils ont juste des bras désespéramment vides et essaient de soigner un cœur affligé par la disparition brutale et cruelle de leurs bébés. Pour l’instant, il y a un paquet de questions auxquelles il faudra apporter des réponses. Où était le personnel médical au moment du drame ? Les secours ont-ils été réactifs ? Très prudent sur l’origine de l’incendie, le ministre de la Santé annonce qu’une enquête approfondie sera menée pour trouver les causes exactes de cet «accident» tragique. «Naturellement, il y a un incendie qui s’est déclaré. L’enquête est en cours pour déterminer les causes. C’est pourquoi nous ne pouvons pas outre mesure nous avancer sur le dossier au plan technique. Quand on aura le rapport, on saura exactement quelle est l’origine de cet incendie», rassure Abdoulaye Diouf Sarr qui s’est rendu à Linguère ce samedi.
Dès l’annonce de la triste nouvelle, ce fut la ruée vers le lieu du sinistre. En premier chef, le maire de Linguère Aly Ngouille. Sur place, l’édile de la ville, très peiné, console les parents des victimes qui n’ont que leurs yeux pour pleurer. «C’est vraiment regrettable», répétait-il. Et comme pour se dédouaner, le maire ajoute que son équipe et lui ont consenti beaucoup d’efforts pour améliorer la qualité des services de la structure sanitaire qui n’a été pas complètement ravagée grâce à la prompte intervention des populations qui ont très vite réagi pour neutraliser les flammes.
En apparence, le drame étreint les plus hautes autorités de l’Etat. Quelques heures après l’incendie, les ministres de la Santé et de l’action sociale, et du Développement communautaire et de l’équité sociale, Abdoulaye Diouf Sarr et Samba Ndiobène Kâ, sont revenus à Linguère pour consoler les familles éplorées. Dans la même veine, le ministre de la Santé et de l’action sociale, très peiné de la douleur qui s’est abattu dans le Djoloff, ne cache pas son émotion : «C’est avec beaucoup de peine que je m’adresse à vous, a déclaré Abdoulaye Diouf Sarr aux parents des bébés tués dans l’incendie. Nous partageons la douleur de ces mamans qui, dans une très grande dignité, la douleur, nous ont parlé et j’aimerais leur apporter le soutien du président de la République, mais aussi celui du gouvernement et du Peuple sénégalais parce que c’est extrêmement douloureux. Nous avons vu trois mamans qui, dans la très grande dignité, nous ont parlé dans une croyance extraordinaire. Et aujourd’hui (samedi), fondamentalement, nous sommes venus leur apporter un soutien.» Il poursuit son massage de compassion : «Nous voulons simplement leur dire que le gouvernement sera à leurs côtés pour leur apporter tout le soutien nécessaire. Mais le Peuple sénégalais dans son ensemble aussi sera effectivement aux côtés des familles pour les soutenir, mais aussi partager la douleur. Nous allons soutenir les familles. L’Etat du Sénégal est là pour être aux côtés des sinistrés pour non seulement dire aux familles que nous partageons la douleur, mais nous ne les laisserons pas seules.» En écho, Samba Ndiobène Kâ renchérit : «Je voudrais prier pour que de pareilles choses ne se reproduisent plus au niveau cet hôpital, encore moins au niveau de cette région. C’est une situation très difficile, mais Dieu a fait que nous avons trouvé des parents très religieux à telle enseigne que les mères de famille, malgré la douleur, ont accepté la volonté divine. En tant que ministre en charge de la Solidarité nationale, c’est tout à fait évident dans de pareilles circonstances que les gens sentent notre présence à leurs côtés.»
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