Pour dénoncer la répression violente des manifestations contre le report de la Présidentielle de vendredi et samedi ayant coûté la vie à 3 personnes dont un étudiant, le Saes a décrété 48h de grève à partir de ce lundi.Par Dieynaba KANE –

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a décidé d »observer 48 heures de grève, lundi et mardi. Cela, suite au décès de l’étudiant Alpha Yéro Tounkara de l’Université Gaston-Berger (Ugb) de Saint-Louis, au cours d’une manifestation contre le report de l’élection présidentielle. Dans un communiqué, le Saes a condamné la violation des franchises universitaires et exigé en même temps que les circonstances de la mort de l’étudiant soient élucidées par une enquête judiciaire. Dans leur document, les syndicalistes ont rappelé la mort de Bassirou Faye en 2014 et celle de Mouhamadou Fallou Sène en 2018 dans des circonstances similaires, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et à l’Ugb. Et dénoncé : «Depuis 2001, année de la mort de Balla Gaye, les franchises universitaires sont constamment violées, la mort d’un étudiant est devenue banale aux yeux des autorités politiques en ce sens qu’aucune des morts précédentes n’a été, pour le moment, élucidée.»

Le Saes condamne ainsi «cette violence banalisée et récurrente envers les étudiants et tous les citoyens, et tient pour responsable de toutes ces victimes, l’Etat du Sénégal qui, depuis les événements sociopolitiques de mars 2021, viole de façon flagrante les droits et libertés fondamentales de nos concitoyens». Dans la même veine, ledit syndicat «invite l’Etat du Sénégal à assumer toute la responsabilité et à tirer toutes les conséquences de cette instabilité sociale dans laquelle notre pays est plongé».

Par ailleurs, les membres de cette organisation invitent tous les «manifestants à être pacifiques et à respecter les biens privés et publics». En outre, ils appellent «toute la classe politique à mettre l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de toute autre considération». Dans son document, le Saes exige également «l’ouverture de l’Ucad et réitère son attachement au respect le plus strict du maintien du calendrier républicain, relativement à l’élection présidentielle du 25 février 2024».
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