Le décès de Astou Sokhna, le 31 mars dernier, arrivée au terme de sa grossesse, à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga pour négligence médicale présumée, agite l’opinion publique. Sa famille met en cause la maternité de l’hôpital et fait part de son intention de saisir la Justice d’une plainte contre l’établissement sanitaire tandis que, pour le directeur Amadou Guèye Diouf, l’hôpital est disposé à prendre «des mesures correctrices».Par Ousmane SOW

– Astou Sokhna, arrivée au terme de sa grossesse, avait été admise à la maternité de l’hôpital Amadou-Sakhir Mbaye de Louga, le 31 mars dernier. Elle y décède en couches, plusieurs heures après son arrivée. Elle a été enterrée vendredi dernier. Sa famille se console pour l’heure de la plainte déposée auprès du procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Louga, en espérant que Justice soit rendue pour Astou Sokhna, décédée à la maternité de l’Hôpital régional Amadou-Sakhir Mbaye de Louga pour négligence médicale présumée.
Astou Sokhna n’a pas bénéficié d’assistance médicale alors qu’elle devait accoucher par césarienne, informe le quotidien Libération qui a ébruité la nouvelle dans sa parution de ce lundi 11 avril. «Nous avons entendu qu’une décision de dépôt de plainte aurait été prise par la famille. Cela nous maintient dans une posture d’attente que la Justice puisse entamer la procédure qui sied et nous respecterons toute décision prise par la famille dans ce sens», a déclaré le directeur, Amadou Guèye Diouf, hier sur les ondes de la Rfm. Selon lui, l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga est disposé à prendre «des mesures correctrices» et à «répondre à la Justice», au besoin, pour répondre des accusations de négligence dont il fait l’objet suite au décès d’une patiente en couches dans ses services.
Si pour l’heure, l’enquête n’a pas encore révélé les circonstances du décès de la dame, l’hôpital attend la Justice pour apporter sa version. «Le Sénégal est un Etat de droit et personne n’est au-dessus de la loi», a dit Ahmadou Guèye Diouf lors d’un point de presse assurant que l’hôpital Amadou-Sakhir Mbaye «est disposé à répondre, si éventuellement cette saisine de la Justice se confirme».
Toutefois, il a tenu à démentir certaines informations, sans pour autant entrer dans les détails. «Nous avons entendu un certain nombre d’informations relayées, alors que la plupart de ceux qui le disent n’ont pas encore pris l’attache de l’hôpital pour connaître notre version, et nous regrettons cela. Comprenons qu’il y a une part d’émotion dans ces réactions-là. A aucun moment, il n’est ressorti qu’une césarienne en urgence avait été indiquée, contrairement à ce qui est apparu dans la presse», a-t-il expliqué.
Il reste toutefois que compte tenu du secret médical, l’hôpital «n’a pas le droit d’étaler publiquement les éléments médicaux concernant la victime, même si elle n’est plus de ce monde», ajoute M. Diouf. Jugeant cette affaire «très importante», il a indiqué que son hôpital a déjà pris les dispositions nécessaires en termes de procédures administratives, vis-à-vis notamment de sa tutelle. «Nous n’avons pas l’intention d’esquiver quoi que ce soit. Nous avons plutôt le devoir de donner une position claire de la structure», a-t-il insisté, avant d’adresser ses condoléances à la famille éplorée.
Le directeur renseigne également qu’un audit a été fait pour connaître les circonstances du décès de la dame. «Nous acceptons la volonté divine, mais cela ne nous dédouane pas de la nécessité de comprendre et de prendre des mesures correctrices, s’il y a manquements de la part de l’hôpital. Nous l’affirmons de manière très forte», a-t-il assené, parlant d’une «situation regrettable». L’hôpital Ahmadou Sakhir Mbaye regrette les faits et appelle les Lougatois à fréquenter l’établissement de santé et à avoir confiance aux personnels soignants.