Réuni en séance extraordinaire ce mercredi 21 février pour évaluer la situation de crise au sein de l’université, le Conseil académique de l’université Gaston Berger de Saint-Louis a décidé d’observer une semaine de deuil à compter de ce jeudi, et de suspendre pendant ce temps toutes les activités pédagogiques. Une décision qui est en porte-à-faux avec celle de la Coordination des étudiants de Saint-Louis, qui a invité les étudiants à regagner le campus. Par Alpha SYLLA –
C’est une nouvelle qui ne va pas forcément plaire à la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl), qui avait reculé pour mieux sauter. En effet, 24h après la décision surprenante de la Cesl invitant les étudiants à regagner le campus, les autorités universitaires ont, quant à elles, opté pour la stratégie de la prudence, en demandant aux étudiants de rester chez eux le temps de faire le deuil et de pleurer leurs camarades. A l’issue d’une séance extraordinaire ce mercredi 21 février consacrée à la situation de crise au sein de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, «le Conseil académique de l’université décide d’observer une semaine de deuil, accompagnée d’une suspension des activités pédagogiques, à compter de ce jeudi 22 février». Déplorant les décès survenus dans l’enceinte du temple du savoir, «le conseil appelle tous les membres de la communauté et les Forces de défense et de sécurité à faire preuve de retenue». Dans la même note, «le conseil exhorte le Recteur et le directeur du Crous à accompagner la famille éplorée dans les procédures de mise à disposition du corps du défunt et les funérailles».
Cette décision sonne sûrement comme une douche froide pour la Cesl, qui avait misé sur le retour des étudiants dans le campus pour continuer la bataille de la mobilisation. Sur la page de l’institution universitaire, des étudiants dénoncent cette volonté des autorités universitaires de «bloquer la dynamique des étudiants qui avaient prévu de regagner le campus et se faire entendre pour que justice soit rendue après le décès de nos chers camarades». Pour dire qu’entre autorités universitaires et étudiants sanarois, c’est la guerre des stratégies qui s’ouvre.