La ville de Touba s’est réveillée hier dans la consternation avec l’annonce tôt le matin du décès grand chanteur de khassaïdes, Ablaye Niang. Âgé de 93 ans, celui qui a écrit les plus belles pages des chants religieux dans la confrérie mouride, a perdu la vie dans la matinée d’hier à son domicile situé dans le quartier de Sor Daga. L’homme qui avait réussi à travers ses chants à se faire un nom dans le milieu religieux, notamment à Touba et même à l’étranger,  était malade depuis plusieurs mois. Serigne Abdoulaye Niang, comme on l’appelait, est né en 1927 à Diourbel. Il s’est installé ensuite à Saint-Louis, une ville à laquelle il s’est attaché durant toute sa vie et où dans ses retraites spirituelles il écrivait des chants en l’honneur de Cheikh Ahmadou Bamba dont il était le seul à avoir le secret. Sa voix dont le timbre était unique a transporté ses mélodies dites à la gloire de Serigne Touba dans les coins les plus reculés du monde.
D’ailleurs aujourd’hui encore ses chansons aussi célèbres les unes que les autres, continuent d’animer les soirées religieuses partout au Sénégal. Ablaye Niang était tellement attaché à Serigne Touba qu’il a refusé catégoriquement de suivre les recommandations de son médecin traitant qui lui avait interdit de continuer à chanter au risque de perdre la voix. Il lui aurait rétorqué à l’époque que seul la mort l’empêcherait de chanter Cheikh Ahmadou Bamba. Par la suite il perdu l’usage de la voix mais est resté attaché au Mouridisme jusqu’à sa mort. Il aura également influencé beaucoup de chanteurs de khassaïdes qui parfois reprennent ses chants où chante en s’inspirant de son style. Son nom restera sans doute à jamais gravé dans la mémoire collective et son œuvre ne sera pas également vain car ses enfants qui ont emprunté la voie tracée par leur père perpétuent déjà l’héritage.