Le Pape François est décédé hier, après plusieurs semaines de lutte contre une maladie pulmonaire. Le souverain pontife est apparu dimanche, à l’occasion de la célébration de Pâques, en fauteuil roulant, et a simplement salué la foule pour dire la bénédiction et souhaiter «joyeuses Pâques» aux fidèles.Par Dieynaba KANE –

 La fête de Pâques de cette année a été marquée par une triste nouvelle. Le Pape François est décédé ce lundi, soit 24 heures après sa dernière apparition, à l’occasion de la célébration de Pâques. Le souverain pontife, qui a tiré sa révérence à 88 ans, a été élu en 2013 suite au retrait du Pape Benoît XVI. De son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, le Pape François est né à Buenos Aires, en Argentine, le 17 décembre 1936, et est le premier Pape originaire des Amériques ou de l’Hémisphère sud. Le pontificat du saint homme a été marqué par des thèmes récurrents ayant pour point commun la fraternité chrétienne : défense des migrants, des déshérités, des démunis, de l’écologie «intégrale», de la paix dans le monde, ainsi que de nombreux efforts en faveur du dialogue interreligieux. Le chef de l’Eglise catholique, qui luttait depuis de longues semaines contre une maladie pulmonaire chronique, s’est présenté au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome dimanche. Toujours affaibli, le Pape est apparu en fauteuil roulant pour prononcer la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi («A la ville et au monde»). N’étant pas en mesure de s’exprimer, il a laissé un prélat italien lire son texte, saluant simplement la foule pour dire la bénédiction et souhaiter «joyeuses Pâques» aux fidèles. Dans le discours lu par son collaborateur, Pape François a souhaité dénoncer «la cruauté des conflits» armés en cours dans le monde, évoquant notamment la «situation humanitaire dramatique et ignoble» à Gaza. «Je suis proche des souffrances des chrétiens de Palestine et d’Israël, ainsi que de tout le Peuple israélien et de tout le Peuple palestinien», avait-il souligné. Il avait aussi, dans son discours, affiché son inquiétude face au «climat d’antisémitisme croissant qui se répand dans le monde entier». «J’appelle les belligérants au cessez-le-feu. Que les otages soient libérés et que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix», avait-il martelé. Dans la même veine, il a invité les dirigeants politiques à «ne pas céder à la logique de la peur qui enferme» et à «abattre les barrières qui créent des divisions». «Je voudrais que nous recommencions à espérer que la paix est possible», avait-il souhaité.

Par ailleurs, il faut noter que dans le cadre de sa mission de recherche de la paix et de la réconciliation pour les peuples, le Pape François s’est rendu à cinq reprises sur le continent africain et a visité dix pays. Le chef de l’Eglise catholique s’est rendu au Kenya, en Ouganda, en Centrafrique, au Mozambique, en Egypte, au Maroc, à Madagascar, à l’île Maurice, au Soudan du Sud, et en République démocratique du Congo, en février 2023, la dernière visite du souverain pontife sur le continent. Bbc Afrique rapporte que le Pape, lors de cette visite, avait déclaré que la Rdc est «comme un diamant» en Afrique, mais est «devenue une source de discorde, de violence et, paradoxalement, d’appauvrissement du Peuple». La même source ajoute que le Pape François avait lancé un cri du cœur à tous ceux qui ont fait de l’Afrique en général, et du Congo en particulier, leur chasse gardée. «Ça suffit ! Arrêtez d’exploiter l’Afrique !», avait-il dit, rapporté par Vatican. Il est aussi indiqué qu’un «des moments forts de son séjour en Rdc» a été «la rencontre avec les victimes de la guerre à l’Est du pays». «Avec eux, j’ai dit non à la violence et à la résignation, oui à la réconciliation et à l’espérance», rappelle le média.
dkane@lequotidien.sn