Ancien président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) et Premier président de la Cour d’appel de Thiès, qui avait condamné Karim Wade et Bibo Bourgi, est décédé ce lundi. Depuis son départ, la Crei est retombée dans le coma profond dans lequel Macky Sall l’avait tirée pour lancer la traque des biens mal acquis. Par Justin GOMIS –

L’ancien président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite est décédé dans la nuit du lundi. Jusqu’ici Premier président de la Cour d’appel de Thiès, Henry Grégoire Diop a été surtout connu à la tête de la Crei. Réactivée après l’élection de Macky Sall à la tête de l’Etat, la Crei devait juger les personnes soupçonnées de s’être enrichies de manière illicite sous le régime de Wade. Des dossiers de plusieurs personnalités sont montés, la traque des biens mal acquis est lancée.

Ancien ministre des Infras­tructures, de la coopération internationale, de l’Energie, Karim Wade fut la principale personne à être jugée par la Crei. Il est condamné en mars 2015 à 6 ans de prison ferme et à une amende de 138 milliards de francs. Son prête-nom, d’après la Justice sénégalaise, Bibo Bourgi, avait écopé de 5 ans de prison. La Crei, puis la Cour suprême avaient ordonné la confiscation de leurs biens au Sénégal et en France. Wade-fils, gracié le 24 juin 2016, est depuis en séjour prolongé au Qatar. L’ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye, a été aussi inculpé, mais son procès n’a jamais eu lieu. Alors que M. Abdoulaye Baldé a bénéficié d’un non-lieu de la Crei. Depuis le jugement de Karim Wade et Bibo, la juridiction est retombée dans le coma dans lequel Abdou Diouf, qui l’avait créée, l’avait laissée dans les années 1980. Et la plupart des personnes qui avaient été visés par les enquêtes sont aujourd’hui avec le régime actuel.

En 2020, Henry Grégoire Diop, qui avait ensuite rejoint la Cour d’appel de Thiès après la Crei comme Premier président, avait été muté au ministère des Affaires étrangères. Il n’a jamais été remplacé à la tête de la Crei dont le budget est pourtant chaque année voté par l’Assemblée nationale.
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