Exigeant depuis de longues années la fermeture de la décharge d’ordures et du dépôt de boues de vidange installés sur leurs terres par les autorités municipales de Fatick, les populations de Poukham Tock vont sans doute exulter à la suite de la décision de la Chambre administrative de la Cour suprême qui, lors de son audience du 17 décembre, a ordonné la suspension de l’exécution de l’arrêté n° 70/A. Nd/Sp du 12 octobre 2020 du sous-préfet de Ndiob, portant levée de la fermeture de la décharge des ordures solides à Poukham Tock dans la commune de Mbellacadiao.
Les populations de Poukham Tock viennent de remporter une grande victoire dans le bras de fer qui les a récemment opposés à la mairie de Fatick à propos d’une décharge d’ordures et d’un dépôt de boues de vidange installés sur leurs terres. En effet, par ordonnance n° 23 du 17 décembre 2020 dont Le Quotidien détient une copie, la Chambre administrative de la Cour suprême a, lors de son audience publique ordinaire de référé du 17 décembre 2020, ordonné la suspension de l’exécution de l’arrêté n° 70/A. Nd/Sp du 12 octobre 2020 du sous-préfet de Ndiob, portant levée de la fermeture de la décharge des ordures solides à Poukham Tock dans la commune de Mbellacadiao. Relativement aux motifs de cette ordonnance, la Chambre administrative de la Cour suprême a, à la suite de plusieurs visas, indiqué «qu’en l’espèce, il y a urgence pour les requérants qui subissent les conséquences néfastes liées, d’une part à la perte de leurs animaux domestiques qui consomment les déchets plastiques de la décharge, et d’autre part aux nuisances sanitaires qui leur causent des maladies dermatologiques récidivantes, considérant qu’en l’état de l’instruction les moyens invoqués sont de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée».
Ce recours des populations de Poukham Tock devant la juridiction suprême a été porté par les sieurs Mamadou Diouf, Birame Ndao, El Hadj Diouf, Ibrahima Diouf et El Hadj Daly Ndao. Lesquels avaient estimé que l’arrêté n° 70/A. Nd/Sp du 12 octobre 2020 du sous-préfet de Ndiob était illégal et avaient promis de l’attaquer devant la Cour suprême pour faire prévaloir l’arrêté n° 67/A. Nd/Sp signé le 28 septembre 2020 par le même sous-préfet Abdoulaye Sow et portant fermeture de la décharge des ordures solides et du dépôt des boues de vidange de Poukham Tock dans la commune de Mbellacadiao. Cette autorité administrative qui s’était rétractée en l’espace de quinze jours seulement avait motivé sa décision de fermeture du site par «le non-respect des mesures de prescription édictées, l’insalubrité des sites provisoires exacerbée par les pluies et les menaces de troubles à l’ordre public ainsi que l’insuffisance des forces publiques pour assurer une surveillance permanente des deux sites». Pourtant, entre le 28 septembre et le 12 octobre 2020, rien n’avait changé par rapport aux motifs de fermeture évoqués auparavant.