Aucune information n’a encore filtré sur la date et encore moins la procédure. Mais c’est bien un demi-milliard de dollars qui va quitter Washington en direction d’Abuja. Ce transfert de fonds colossal représente la restitution d’une partie des sommes détournées par la dictature militaire du général Sani Abacha au pouvoir pendant 5 ans à la fin des années 1990.

Plus de 300 millions de dollars seront retournés par les Etats-Unis au Nigeria. Selon le ministère américain de la Justice, il s’agit de biens détournés par l’ancien dirigeant militaire nigérian, Sani Abacha.
Ces fonds ont été confisqués à la suite d’une plainte déposée en 2014 par le ministère nigérian de la Justice. La plainte alléguait que Sani Abacha et ses associés avaient détourné des milliards de dollars du gouvernement du Nigeria avant de les blanchir par le biais d’institutions financières américaines.
Le rapatriement de cet argent entre dans le cadre d’un accord entre les Etats-Unis, Jersey, une île sous administration britannique, considérée comme un paradis fiscal, et le Nigeria.
Les fonds seront utilisés pour soutenir trois projets d’infrastructure, dont une autoroute au sud-ouest, une route au nord et un pont dans le centre du Nigeria. Le ministère nigérian de la Justice déclare qu’il essaie toujours de récupérer 174 millions de dollars supplémentaires auprès du Royaume-Uni et de la France.
Sani Abacha, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat militaire en 1993, a dirigé le pays jusqu’à sa mort en 1998.
Prenant souvent prétexte du fait que l’argent rapatrié doit servir à financer des projets de développement, certains pays qui hébergent des fonds détournés par des dictateurs africains assujettissent le rapatriement des fonds au contrôle d’une institution financière internationale. Une position qui empêche aujourd’hui le rapatriement des détournements de Zine el-Abidine Ben Ali en Tunisie, de Hosni Moubarack en Egypte ou encore de Mouammar Kadhafi en Libye.
latribune.fr et bbc.com