L’immixtion du Premier ministre, Ousmane Sonko, dans la gestion des Finances publiques n’est pas du goût de l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour. Ce dernier s’en est exprimé hier à l’émission «Le Grand Jury» en listant les impacts négatifs sur l’efficacité de l’Administration.Par Amadou MBODJI –

Ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour n’approuve pas la décision qui consiste à impliquer désormais le Premier ministre, Ousmane Sonko, dans la gestion des Finances publiques.  Pour justifier sa position, l’ancien ministre sous le régime de Macky Sall voit cette implication du Premier ministre comme une entrave aux missions du ministère des Finances et du budget. Il s’exprimait hier sur les ondes de la Radio Futurs Médias au cours de l’émission  «Le Grand Jury» où l’ancien ministre de la Jeunesse, de l’entrepreneuriat et de l’emploi  était l’invité.

M. Ndour estime que la validation des dépenses d’investissement relève, en effet, du rôle du ministère des Finances. «Au niveau du ministère des Finances, il y a un comité qu’on appelle le comité de modulation des dépenses qui, en principe, joue le rôle de conseiller du ministre, chaque fois qu’il faut moduler les dépenses», fait savoir Pape Malick Ndour.

Cette décision du chef du gouvernement de s’immiscer dans la gestion des Finances publiques constitue, selon lui, une entrave au budget-programme.
«On nous a toujours vendu un budget sincère, un budget qui, aussi bien en recettes qu’en dépenses, reflète vraiment une sincérité extraordinaire. Donc, pourquoi valider les dépenses d’investissement, si la sincérité de ton budget garantit des ressources suffisantes et bien estimées ?», s’interroge celui qui est aussi président du Conseil départemental de Guinguinéo.

Economiste de profession, M. Ndour en est arrivé au diagnostic selon lequel il y aura une «lourdeur administrative» que cela va causer en parlant toujours de l’implication du Pm dans la gestion des Finances publiques qui, selon lui, va «nuire» à l’efficacité de l’Administration. «Dans le budget-programme, il y a une responsabilisation accrue des responsables de programme qui héritent de la fonction d’ordonnateur des dépenses.  En centralisant la validation des dépenses d’investissement, je pense que nous risquons de nuire à l’efficacité des gestionnaires de programme, de freiner la décentralisation des responsabilités, de réduire la flexibilité et l’adaptabilité nécessaires dans un système axé sur les résultats», prévient  le membre fondateur de l’ancien parti au pouvoir, Alliance pour la République (Apr).

Le communiqué du Conseil des ministres, qui rendait compte de la réunion hebdomadaire du mercredi 8 janvier dernier informait, en effet, que «le Premier ministre a décidé que toutes les dépenses d’investissement seront validées à son niveau. Un tableau prévisionnel des opérations financières de l’Etat sera soumis par quinzaine».
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