Le colloque international de la commémoration du 10ème anniversaire de la disparition de Sembène s’est clôturé samedi dernier. Les acteurs affichent leur satisfaction à l’issue de ces trois jours de réflexion autour des œuvres de Sembène et donnent leurs recommandations pour la sauvegarde du cinéma africain.

Le samedi dernier a marqué la fin des 72 heures du colloque international en prélude à la commémoration du 10ème anniversaire de la disparition de Sembène Ousmane, organisé par la Communauté africaine de culture/ section Sénégal (Cacsen). Trois jours de réflexion au terme desquels, les acteurs épris de littérature et du cinéma ont mené des échanges «fructueux» au­tour des œuvres filmiques et littéraires de «l’aîné des an­ciens».
Amadou Alpha Sy, président de la Cacsen, pour qui, les œuvres du grand cinéaste doivent être appropriées aux jeunes, affiche tout son satisfécit. C’est le même sentiment de satisfaction qui anime Andrée Marie Diagne Bonané, présidente du comité scientifique dudit colloque. Elle dit : «Il faut d’abord dire que c’est une totale satisfaction. Nous ne nous attendions pas à des participants aussi pertinents aussi variés venus un peu partout de la Mauritanie, du Mali, du Sénégal, du Burkina, d’Egypte, de Tunisie, d’Italie, de la France. Nous avons eu des interventions, des communications sur tous les aspects de l’œuvre de Sembène, sur les thèmes, ses idées, sa vision de l’homme noir, sa vision de la femme, sa vision des langues nationales. Et aussi, nous avons essayé, à travers notre relecture de l’œuvre littéraire et cinématographique, de découvrir l’écriture de Sembène.»
A la question de savoir comment faire connaître le père du cinéma africain aux jeunes générations, elle répond : «Il faut continuer à approfondir ses œuvres en les montrant aux enfants et, en ce sens, nous comptons beaucoup sur nos chaînes de télévision nationales. Nous leur demandons, au moins une fois par mois ou par trimestre, de passer un film d’un cinéaste sénégalais ou d’un cinéaste africain pour que nos enfants sachent que nous créons des films sur nous-mêmes.»
Toutefois, au sortir du colloque, les participants ont retenu 10 recommandations à savoir, entre autres : «Le maintien et le renforcement des œuvres de Sembène dans les programmes des collèges, lycées et universités du Sénégal voire de l’Afrique francophone ; instaurer des cinéclubs à travers nos pays et qui serviront de véritables cadres d’échange et d’éducation ; faire le feed-back des recommandations du colloque à l’Unesco et solliciter un appui pour institutionnaliser des rencontres sur littérature et cinéma ; promouvoir l’éducation et chercher les moyens à mettre au service de l’éducation…»
Stagiaire