Il faut des mesures urgentes pour mettre un terme au désastre national que constitue le phénomène de l’émigration clandestine. Tel est l’avis émis par Boubacar Camara, candidat déclaré à la candidature à la Présidentielle, qui n’a pas manqué de pointer des problèmes de gouvernance. M. Camara exposait son programme politique devant ses militants et la presse.Par Justin GOMIS – 

Le président du Parti de la construction et de la solidarité (Pcs/Jengu Tabax) est d’avis que «l’émigration clandestine est une calamité nationale qui mérite des mesures urgentes». Selon Boubacar Camara, «il faut un traitement particulier» pour  apporter une solution à cette  situation qui entraîne la mort de milliers de jeunes.
Cependant, il suggère de mettre en place des mécanismes pour occuper les jeunes par le travail. «C’est un phénomène inévitable. Et si vous n’avez pas une politique de jeunesse, de transformation, qui peut retenir les jeunes, ils vont partir. Et même si vous avez cette politique et que les ressources dont vous disposez, vous les amenez quelque part, ils iront trouver ces ressources-là. Et c’est ce qui nous est arri­vé», fait-il savoir.
A l’en croire, «il faut qu’on prenne des mesures pour éradiquer ces sorties irrégulières en prenant toutes les dispositions».
Car, «ces jeunes, qui veulent partir, ont le droit de partir», souligne le candidat déclaré.  Pour éviter qu’ils  partent, il faut leur trouver ici ce qu’ils vont chercher dans ces  pays européens.
«Nous avons un problème de gouvernance. Il y a des gens qui ne font rien. Mais en un moment, on les voit s’activer en politique. Après quelque temps, on les voit rouler en 4X4 et offrir de l’argent à tour de bras», fait remarquer M. Camara. Cette arrogance in­croyable, dit-il, participe à encourager les jeunes à vouloir aussi partir.
Aujourd’hui, «l’émigration est devenue une calamité  nationale». Mais dans le plan Jaagal pour mettre de l’ordre, «on va éradiquer cette façon de partir», promet-il. En quoi faisant ? «On va faire la promotion du soutien de la mobilité. Nous allons encourager les gens à partir correctement. Quand vous voulez par exemple construire une auto­route au Sénégal, une entreprise européenne vient pour faire ce travail. L’Etat doit la soutenir. Et c’est ainsi qu’il doit négocier avec elle pour faire savoir qu’il y a des jeunes qui ont besoin de visa pour aller dans leur pays. Vous signez une convention pour le nombre de visas qui permettra aux jeunes de voyager dans de bonnes conditions», suggère-t-il.
Avant de rappeler qu’il y a «une loi 2021 sur le partenariat public-privé qui permet de négocier la régularisation des jeunes qui doivent partir dans de bonnes conditions en mettant en place un dispositif qui va les sécuriser en Europe».
Dans son programme de développement du Sénégal, le candidat de Pcs/Jengou Tabax a un programme dénommé «Diaspora Sa». «Une société où tout émigré sera détenteur d’une action. Et en achetant cette action qui vous donne le droit d’être membre, vous pouvez bénéficier aussi d’un compte courant de 300 milliards.»
D’après M. Camara, c’est cette société qui permettra à tout émigré qui voudrait revenir au bercail de le faire sans problème.
Selon toujours lui, c’est une société bien structurée qui peut gérer les projets d’investissements que voudraient réaliser les émigrés. «Le propriétaire peut même ne pas venir. A la fin des travaux, ils te remettent les clés. Vous ne courez pas le risque d’être arnaqué par vos parents ou amis», rassure-t-il.
Pour lui, tous ces problèmes d’émigration, c’est parce qu’on n’a pas travaillé dans ce pays. Alors que le Sénégal est un pays riche où on a tout ce qu’il faut pour vivre.
Malheureusement, on a négligé la jeunesse qui s’est révoltée aujourd’hui en décidant de partir.
A son avis, il faut que l’Etat prenne ce problème en charge. Et si ce n’est pas fait, ils le prendront en charge, promet-il.
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