Déclaration – Boubacar Sèye, président d’Horizon sans frontières : «La tutelle ne prend pas en charge la dimension migratoire dans sa diversité et sa complexité»

Le président de l’Ong Horizon sans frontières (Hsf) veut la création d’une agence autonome rattachée à la présidence de la République, pour s’occuper des questions migratoires. Boubacar Sèye estime qu’il y a un «vide causé par le ministère des Affaires étrangères». Par Malick GAYE – Avec Seneweb)
– 2021 a été une année macabre pour les Sénégalais de l’extérieur. 25 de nos compatriotes sont morts, dans la diaspora ! C’est ce qu’a annoncé Boubacar Sèye, le président de l’Ong Horizon sans frontières (Hsf) hier, lors de la cérémonie de la Journée internationale des migrants, au siège d’Amnesty international. Ces décès sont répartis comme suit : 60% en Europe, 24% aux Etats-Unis et 16% en Afrique.
Devant cette situation, le «mutisme de l’Etat» a été pointé du doigt par Boubacar Sèye. «On aurait souhaité qu’en de telles circonstances, le gouvernement se constitue en partie civile pour diligenter une enquête, mais tel n’est pas le cas. On ne reproche pas à l’Etat du Sénégal d’être à l’origine de ces crimes, mais on aurait voulu que la voix de l’Etat s’élève pour protester contre ces actes que subissent ses fils. Sinon à la longue, les ressortissants sénégalais risquent de devenir des cibles faciles», a déclaré en conférence de presse Boubacar Sèye. Qui, sans se substituer à l’autorité, plaide pour la création d’une «agence autonome rattachée à la présidence de la République. Cette agence va traiter ces questions migratoires dans sa diversité, sa complexité et sa transversalité».
Pour le président d’Horizon sans frontières, cette entité va combler le «vide causé par le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur». Selon Boubacar Sèye, une «cartographie de la diplomatie sénégalaise» s’impose, car explique-t-il, «le ministère ne prend pas en charge la dimension migratoire dans sa diversité et sa complexité. Pour preuve, quand des Sénégalais étaient bloqués au Niger, ils n’avaient aucun interlocuteur».
Boubacar Sèye qualifie le terme «Sénégalais de l’extérieur» de «caduc». Pour lui, il faudrait désormais parler de «migrations internationales».
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