La communauté chiite veut faire comprendre à tous que Tamkharite ne rime pas avec festivités. Le guide de la communauté, Chérif Mohamed Aly Aïdara, a tenu à le rappeler mardi, à l’occasion de la célébration du 10ème jour du mois d’Achoura, qui devrait être vécu dans le deuil.  Par Alioune Badara NDIAYE

– Comme à l’accoutumée, la communauté chiite a commémoré le 10ème jour de la nouvelle année musulmane. Sous la direction de Cherif Mohamed Aly Aïdara, guide de la communauté chiite Mozdahir, les fidèles, qui ont afflué en masse mardi à l’Institut Mozdahir (Zac Mbao), ont exprimé leur tristesse tout en renouvelant leur allégeance dans cette voie ; celle, disent-ils, de l’islam tel qu’enseigné par le Prophète (Psl) et perpétué par sa descendance. Labayka Ya Hussein ont-ils en fait régulièrement scandé, en hommage au petit-fils du Prophète (Psl) tué à Karbala. Pour les Chiites en effet, le jour de la Tamkharite ne doit pas être considéré comme une fête par les musulmans.

«Préparer du couscous ou même jeûner ne doivent pas avoir cours en ce jour, parce que ce n’est pas une fête. C’est un jour de deuil et de tristesse parce que les ennemis du Prophète Mohamed (Psl) ont lâchement assassiné, en ce jour, l’imam Hussein. Il faut que les gens comprennent cela», a assuré le guide des Chiites. «Nous essayons de rappeler à tout le monde ce qui s’est passé ce jour parce que nos frères et sœurs avant que je ne commence, il y a 20 ans, de parler de Tamkharite, ils prenaient la Tamkharite comme un jour de fête et les hommes portaient des habits de femmes et les femmes portaient des habits d’hommes», a-t-il poursuivi. «Quand je dis que le petit-fils du Prophète (Psl)a été tué à Karbala, je peux avoir le courage de vous dire que c’est le Prophète (Psl) lui-même qu’ils ont tué à Karbala parce que s’il était à Karbala, il allait leur dire de le tuer plutôt que de tuer son petit-fils», a soutenu Cherif Mohamed Aly Aïdara, appelant les musulmans à reconsidérer la perception qu’ils ont de cette journée. Ce rappel fait sur l’objet de la rencontre, le guide religieux s’est félicité de la bonne tenue des élections pour lesquelles il avait lancé un message de paix en direction des hommes politiques.

«Je leur avais dit que l’on pouvait détruire un immeuble et le reconstruire mais quand on détruit une vie, on ne pouvait pas la reconstruire. Dieu merci, on dirait qu’ils ont compris et accepté cela», a-t-il dit, avant d’exhorter à poursuivre dans cette voie. «Je réitère la même demande pour les jours et mois à venir. Je voudrais que chacun fasse en sorte qu’aucun problème ne passe par lui pour entrer au Sénégal», a-t-il prêché. La cérémonie a été l’occasion pour le guide religieux, d’annoncer l’ouverture de la mosquée avant la fin de l’année. «Les travaux sont achevés mais avec le contexte du Covid-19 et les prescriptions des autorités, on n’a pas pu procéder à l’inauguration. Mais là, le contexte est favorable et on se prépare à son ouverture avant la fin de l’année», a-t-il fait comprendre.
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