Déclaration conjointe de Wade et Diouf : «Sursaut citoyen» et «Demain Sénégal» dénoncent une «tentative de pression» sur les 7 «Sages»
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«Cette déclaration résonne comme une grave immixtion dans le processus décisionnel de la plus haute juridiction du pays qu’elle tente d’orienter vers la validation du coup d’Etat constitutionnel que récuse l’écrasante majorité des Sénégalaises et des Sénégalais», a soutenu les organisations citoyennes «Sursaut citoyen» et «Demain Sénégal». Dans leur communiqué, ils ont exprimé leur préoccupation quant à l’impact potentiel de cette déclaration sur l’indépendance et l’intégrité du Conseil constitutionnel, institution chargée de veiller à la conformité des lois avec la Constitution sénégalaise. Ils ont particulièrement souligné l’implication présumée de l’ancien Président Abdoulaye Wade dans cette affaire, soulignant un conflit d’intérêts manifeste lié à la participation de son fils au cœur de la controverse entourant la loi n°04/2024. «Il est donc impératif qu’il se réserve de toute prise de parole ou d’initiative pouvant influencer les décisions judiciaires attendues, pour garantir l’indépendance et la souveraineté du Conseil constitutionnel», ont fait savoir ces organisations citoyennes. Par ailleurs, elles ont également réaffirmé leur opposition à ladite loi adoptée par l’Assemblée nationale le 5 février dernier, qui propose de reporter l’élection présidentielle, prolongeant ainsi le mandat présidentiel actuel. «Nous, organisations citoyennes, soutenues par un large secteur de la population, réaffirmons notre opposition à l’adoption de la loi constitutionnelle n°04/2024 par l’Assemblée nationale, le 5 février 2024, laquelle contrevient aux principes de notre Constitution en envisageant une prolongation non justifiée du mandat présidentiel à travers le report de l’élection», déclarent-elles, tout en insistant sur le fait que cette décision devrait relever de la compétence exclusive du Conseil constitutionnel, conformément à la Constitution sénégalaise intangible de non-révision de la durée du mandat présidentiel.
Dans leur appel final, elles ont exhorté le Conseil constitutionnel à agir en gardien de la légalité constitutionnelle en invalidant la loi n°04/2024. «Nous insistons sur la nécessité de préserver les piliers intangibles de notre Charte fondamentale et appelons le Conseil constitutionnel à exercer pleinement son rôle de garant de la légalité constitutionnelle. Cela passe inéluctablement par l’invalidation de la loi n°04/2024, porteuse de risques inhérents à des révisions constitutionnelles opportunistes et susceptibles de porter atteinte à l’intégrité de notre gouvernance démocratique, ainsi qu’à la stabilité institutionnelle de notre pays.»
Par Ousmane SOW