Benoît Sambou, qui reprend goût à la chose politique, invite ses camarades de la mouvance présidentielle à aller vers les populations pour discuter des problèmes du pays et espérer, par la même occasion, gagner la Présidentielle de 2024. La mise sur pied d’une nouvelle structure avec des proches a servi de tribune au président de la Commission nationale du dialogue des territoires (Cndt) pour asséner ses vérités.

Par Amadou MBODJI –  Aborder avec les populations les problèmes auxquels le Sénégal fait face, notamment la cherté de la vie et la ruée des jeunes vers l’émigration irrégulière. C’est ce à quoi Benoît Sambou invite les membres de Benno bokk yaakaar (Bby) pour apporter des solutions à ces problèmes et gagner, par la même occasion, la confiance des Sénégalais en vue de la prochaine élection présidentielle de 2024.

Le président de la Com­mission nationale du dialogue des territoires (Cndt) a défendu cette position, samedi dernier, lors du lancement de la Plateforme des acteurs pour la citoyenneté, le travail et l’émergence Mbollo Nguir Ëllëk Senegaal, dénommée Pacte.

L’ancien ministre d’Etat, Benoît Sambou, incite  la Coalition Bby à aller à la rencontre des  populations pour discuter avec elles des problèmes du pays et proposer des solutions.

«Ce n’est pas trahir son parti ou le camp dans lequel on est», souligne-t-il, que de  poser  les problèmes auxquels fait face le pays et «en discuter». «Si on n’en discute pas, personne n’aura confiance en nous et personne ne nous suivra. Et les gens diront qu’on ne  cherche qu’à à les divertir. On fait des campagnes pour demander aux populations de nous parrainer alors qu’on ne veut pas discuter avec elles  des questions de l’heure et  proposer des solutions. Donc si on ne veut pas qu’on ne soit pas déçu du choix de Benno bokk yaakaar, on doit accepter de rencontrer les populations», affirme Benoît Sambou, qui soutient que c’est pour cette  raison que la Plateforme des acteurs pour la citoyenneté, le travail et l’émergence Mbollo Nguir Ëllëk Senegaal, dénommée Pacte, qu’il dirige, a été mise en place.

La cherté de la vie et l’émigration irrégulière des jeunes constituent des problèmes que devrait aborder la coalition avec le Peuple sénégalais en vue de la prochaine élection présidentielle.

«Les gens sont fatigués. Les factures d’électricité sont trop chères. Les jeunes empruntent les pirogues. On devrait poser ces problèmes, si on veut que les gens aient confiance en nous. La flambée de la facture de l’électricité est due à la crise, mais qu’on aille vers les populations pour leur expliquer cela. Le Fmi n’accepte plus de nous subventionner. Si tu n’oses  pas en parler aux  populations, vont-elles t’entendre ? Nous ne sommes pas des politiciens «taapalé». Nous apportons des solutions. Dans chaque secteur, nous avons notre mot à dire», argue M. Sambou.

«Je ne suis candidat à rien», tient-il à préciser, tout en renseignant que s’il n’a pas arrêté la politique, c’est grâce aux membres de la Plateforme qu’il dirige, qui lui ont redonné confiance, alors qu’il avait pris la décision de se détourner de la politique à la suite  de la décision du Président Macky Sall de «ne pas se présenter pour une troisième candidature alors qu’il en avait le droit»
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««Ce serait nous trahir, trahir  le Sénégal et plus particulièrement la Casamance où vous habitez que de se retirer de la politique», m’ont dit mes partisans», fait savoir  M. Sambou. Ce dernier s’était, en effet, retiré, pendant un temps, de l’espace politique, parce que «dégoûté» par le «niveau très bas du débat politique» fait «d’insultes, d’invectives et d’attaques personnelles» dans un contexte où «il n’y a plus d’idées, ni de débat». Il soutient avoir jugé nécessaire d’être utile au Sénégal en pensant à son avenir. C’est la seule condition qu’il fixe en faisant son «come-back» en politique.

La Pacte,  regroupant les «forces vives de la Nation», veut faire en sorte que «celui qui sera élu, le successeur du Président Macky Sall, fasse plus que ce dernier a fait en termes de bilan».

«Tout le monde sait que je suis membre de l’Apr, je suis membre fondateur de l’Apr. Je ne crois pas quitter ce  parti, parce que j’y ai mon héritage. Ce dont j’ai besoin, c’est que le Sénégal ne se retrouve pas entre des mains inexpertes. Nous sommes convenus de cela. Il faut qu’on dise la vérité», fait-il remarquer.

Jetant une pierre dans le jardin des hommes politiques, qui ne sont là que pour «faire leur promotion», Benoît Sambou promet de s’impliquer pour favoriser une rencontre entre les gens de la coalition présidentielle et les membres de la Plateforme qu’il dirige. Se glorifiant d’avoir bravé le danger en se rendant dans la forêt casamançaise, non sans dire avoir joué un rôle dans le retour de la paix en Casamance, le président de la Cndt invite les hommes politiques à se ressaisir.
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