Membre de la Coalition Yewwi askan wi (Yaw) et candidat déclaré à la candidature à la Présidentielle, Habib Sy a promis hier de retirer sa candidature si toutefois Ousmane Sonko devient candidat lors de cette joute électorale. Par Amadou MBODJI –

Habib Sy promet de se battre de toutes ses forces pour que Ousmane Sonko soit candidat à l’élection présidentielle du 25 février prochain. L’ancien ministre d’Etat sous le règne du Pds et membre de la Coalition Yewwi askan wi (Yaw) d’expliquer sa démarche en précisant qu’il n’y a aucune condamnation définitive concernant le leader de l’ex-parti Pastef. «Je me battrai de toutes mes forces avec le parti Pastef, dans le cadre du Lacos, de Yewwi askan wi, pour que Ousmane Sonko soit candidat. Parce que jusqu’à présent, il n’y a pas de condamnation définitive qui le concerne. Il pourra toujours être candidat. Il est dans le jeu politique», a déclaré M. Sy au cours de l’émission «Le Grand jury», diffusée hier sur la Rfm.

Avec «36 ans dans l’opposition» sénégalaise, Habib Sy s’engage à retirer sa candidature, le jour où Ousmane Sonko aura ses fiches de parrainage. «Ma candidature est liée à celle de Ousmane Sonko. Quand il aura ses fiches de parrainage, je me retire et je le soutiens inévitablement. Mais si par extraordinaire, il n’est pas candidat, je me présenterai comme candidat de la transition pour l’opposition», déclare-t-il.

Au cas où l’opposant Ous­mane Sonko est écarté de la course présidentielle, le doyen Habib Sy va maintenir sa candidature, a-t-il laissé entendre. Tout en soulignant que dans ce cas, il demandera le soutien de toute l’opposition en se prévalant d’être le «doyen» au sein de ce camp politique. C’est ainsi qu’il affiche son ambition de mener cette opposition au pouvoir au soir du 25 février prochain. «Je pourrais tranquillement conduire l’opposition au pouvoir pour remettre à l’endroit un certain nombre de choses. Je n’ai pas besoin de durer au pouvoir. Cela ne m’intéresse pas», a-t-il expliqué sur les ondes de la Rfm.

«Quand la démocratie est régulièrement balafrée, les droits de l’Homme, les libertés sont régulièrement piétinés, quand on arrête injustement des opposants, quand on coupe des signaux de télévision, on arrête des avocats dans l’exercice de leurs fonctions, on n’a plus la possibilité de manifester. Quand il y a environ 100 morts depuis mars 2021, sans que les circonstances de leur mort ne soient élucidées ; quand il y a 1500 détenus dans les prisons de Macky Sall, et des jeunes qui n’ont commis aucun délit, ça mérite des sacrifices pour accéder au pouvoir ; ne serait-ce que pour un laps de temps pour apporter les correctifs nécessaires. Je crois que, compte tenu de mon expérience et de mon profil, de ma position dans l’opposition, je pourrais bénéficier de cette confiance…», fait-il savoir.

Contestant sa radiation des listes électorales suite à sa condamnation dans l’affaire Sweet Beauté, Ousmane Sonko a vu  la Cour suprême du Sénégal casser un jugement lui permettant de revenir dans la course à la Présidentielle, tandis que la Cour de justice de la Cedeao a confirmé que les autorités sénégalaises n’avaient violé «aucun de ses droits».
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