L’affaire dite Barthélemy Dias relative à la révocation du maire de la Ville de Dakar par le Préfet Alioune Blondin Ndiaye n’est ni plus ni moins, pour le coordonnateur national du mouvement F24, Mamadou Mbodji, un dossier politico-judiciaire. Et qu’il revient, à ses yeux, à la Cour d’appel de Dakar de vider cette question, qui sera évoquée lors d’une audience qui se tiendra le 31 décembre 2024. Par Justin GOMIS –

La révocation du maire de la Ville de Dakar n’a pas encore fini de soulever des vagues. Ce qui fait que les réactions de part et d’autre des acteurs de la vie publique nationale se multiplient. Le coordonnateur national du mouvement des Forces vives de la Nation dénommé F24, Mamadou Mbodji, ne fait pas exception dans ce lot de réactions. Intervenant hier dans l’émission radiotélévisée du groupe de presse Emedia et dénommée «Le Jury du dimanche» (Jdd), Mamadou Mbodji est d’avis que ce dossier a un caractère politico-judiciaire.

Le leader du F24 a déclaré au micro d’Itv et d’I-radio ce qui suit : «La Cour d’appel va trancher le moment venu.» Le recours en annulation de la décision administrative du Préfet du département de Dakar, Alioune Blondin Ndiaye, qui a notifié au maire de la Ville de Dakar, Barthélemy Dias, sa «démission» de son poste de conseiller municipal, doit être vidé par la Cour d’appel de Dakar, le 31 décembre, suite à la saisine de la juridiction d’appel par les avocats-conseils du premier magistrat de la Ville de Dakar.

Il faut rappeler, après tout, que la révocation de Barthélemy Dias est intervenue à la suite de la saisine du Préfet de Dakar par le conseiller municipal Bayna Guèye. Ce dernier, dans son courrier adressé à l’autorité administrative du département de Dakar, a fait référence aux dispositions de l’article 277 du Code électoral. Au terme de celles-ci, M. Guèye a demandé au Préfet Alioune Blondin Ndiaye de déchoir le maire de son mandat de conseiller municipal de la Ville de Dakar.

Les excroissances de la révocation de Barthelemy Dias se traduisent aujourd’hui par un blocus de l’institution municipale de la capitale par les Forces de l’ordre. Ces dernières empêchent les conseillers municipaux et autres adjoints au maire d’accéder à l’édifice, qui abrite leurs bureaux et salles de travaux. Cet état de fait pousse le coordonnateur national du mouvement F24 à encore réagir. Mamadou Mbodji dira, en effet : «L’affaire Barthélemy, d’abord il faut faire la part des choses. On a dit, il faut tourner la page aux brutalités policières en premier lieu. Dans cette affaire-là, nous avons vu, depuis Yewwi askan wi, qu’il y a deux camps qui se déchirent, qui se regardent encore en chiens de faïence. On a entendu des propos haineux depuis plusieurs semaines. On est sur un terrain de politique politicienne. Dans cette affaire-là, il y a de la politique, il y a du Droit.»

«Si, sur le terrain du Droit strict, les spécialistes du Droit ne sont pas d’accord, il faut laisser un peu de temps, peut-être à la Cour suprême de trancher l’affaire. Mais les spécialistes du Droit ne seront jamais d’accord», tente de suggérer ce membre de la Société civile.

Aux yeux de mamadou Mbodji, au moins «un arbitre va trancher» cette question devenue judiciaire depuis la saisine de la Cour d’appel de Dakar par les conseils du maire Barthélemy Dias. M. Mbodji ne peut manquer de faire remarquer aussi : «Il peut se tromper ou ne pas être d’accord, comme ce fut le cas avec le troisième mandat. Donc, il y a des spécialistes qui ne sont pas d’accord, mais on a une conviction qu’il ne doit pas y avoir un troisième mandat. Quand on a cette conviction que c’est ça la vérité, on va la défendre. Et on ne peut pas reprocher au gouvernement de respecter le Droit en défenestrant Barthélemy Dias.»

Pour rappel, le maire de la Ville de Dakar, Barthélemy Dias, a été révoqué de son mandat par le Préfet du département de Dakar. Une situation qui a amené le camarade Khalifa Ababacar Sall à saisir la Justice en introduisant, par l’entremise de ses avocats, un recours en annulation devant la Cour d’appel de Dakar. La haute juridiction va statuer sur la requête de l’édile de la capitale le mardi 31 décembre 2024.
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