Pour la réussite du Plan de relance de l’économie nationale (Pren) en cours d’élaboration par le gouvernement, le Forum civil juge opportun de mettre de l’ordre dans les instruments de gouvernance du pays.
Le Sénégal se prépare à l’ère post-Covid-19. A cet effet, le gouvernement est en train d’élaborer un Plan de relance de l’économie nationale (Pren). Pour la réussite dudit plan, le Forum civil considère qu’il est opportun de mettre de l’ordre dans les instruments de gouvernance du pays. «La pandémie du Covid-19 constitue aujourd’hui, une opportunité non négligeable pour revisiter les instruments de gouvernance au niveau africain, mais aussi de réinventer notre système d’intégrité interne pour la soutenabilité de notre économie, la protection de nos ressources naturelles, la préservation de nos deniers publics et la prospérité des citoyens», expliquent Birahim Seck, coordonnateur de la section sénégalaise de Transparency interntional (Ti), et ses collègues dans leur déclaration à l’occasion de la Journée africaine de lutte contre la corruption célébrée ce 11 juillet.
Une journée marquée, d’après le Forum civil, par plusieurs Etats et organisations de la Société civile du continent par des propositions pour faire avancer la lutte contre cette autre forme de pandémie aussi dévastatrice que le Covid-19 : la corruption.
La section sénégalaise de Ti rappelle que «dans son discours du 3 avril 2012, le président de la République avait pris l’option d’être guidé par un souci de transparence, de responsabilité dans la gestion des affaires publiques, de lutte contre la corruption et la concussion. C’est dans cette logique que l’Office national anti-corruption (Ofnac), la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei)», entre autres, avaient été créés.
Ces mesures, souligne le Forum civil, «avaient permis de faire évoluer positivement la Note du Sénégal dans l’Indice de Perception de la Corruption (Ipc) publié par Transparency International.
Mais «à partir de 2016, le score du Sénégal a cessé de progresser. Depuis trois ans, le Sénégal reste dans la zone rouge, avec le même nombre de points (45/100)».
Face à cette situation, le Bureau exécutif de la section sénégalaise de Ti a formulé une série de recommandations. Aux yeux des membres de cette instance du Forum, il est nécessaire par exemple «de transformer la Crei en Cour de répression des infractions économiques et financiers (Crief) ou de mettre en place un Parquet financier national ; d’adopter une loi sur le financement des campagnes électorales et des partis politiques ainsi qu’une loi sur les conflits d’intérêt ; d’accélérer la révision de la loi sur la déclaration de patrimoine». Ils ont également insisté sur l’autonomisation budgétaire de certaines juridictions avec obligation de reddition des comptes ; la finalisation et l’adoption de l’avant-projet de loi sur l’accès à l’information, entre autres.