Lors d’un échange avec les administrés de sa commune, le maire de Yoff a étalé les difficultés de la collectivité territoriale qu’il dirige à recouvrer certaines redevances et taxes municipales. Ce qui a amené Seydina Issa Laye Samb à appeler l’Etat à aider les communes à rentrer dans leurs fonds.Par Justin GOMIS –
La mairie de Yoff peine, cette année, à atteindre son budget de l’année dernière. La faute est imputée d’une part à la Senelec, qui ne se serait pas acquittée de sa taxe sur l’électricité ces deux années passées. «Nous avions trouvé un compte d’environ 1, 5 milliard. En 2023, nous étions à plus de 2, 3 milliards. Pour 2024, malheureusement, nous avions fait une chute qui n’est pas de notre ressort Provisoirement, on est à 1, 6 milliard. Cela est dû au non-recensement de la taxe sur l’électricité consommée pendant deux ans. C’est un manque à gagner de plus de 400 millions», a informé Seydina Issa Laye Samb, lors de la 5ème édition «de Face aux Yoffois». A en croire le maire de la commune de Yoff dont le prétexte de la rencontre était de faire la synthèse de la gestion de 2024, de présenter le budget de 2025 et de répondre aux questions des populations, la Senelec n’est pas la seule entreprise à mettre la mairie dans cette situation. «Nous avons aussi des difficultés par rapport à la réception des fonds du Pacasen, de la taxe sur l’eau et aussi de la réduction de la Clva, entre autres taxes et autres transferts de l’Etat», a ajouté le maire, en lançant un appel à l’Etat. «Nous sommes dans le cadre du Jub-Jubal-Jubanti. Il serait important que ce slogan soit appliqué à des structures comme la Senelec, comme Sen’Eau, afin que les collectivités territoriales puissent bénéficier de leurs fonds. Sinon cela crée des déficits et entame les objectifs de développement durable que la commune s’est fixés», a fait savoir M. Samb.
Toutefois, cette situation ne met pas en berne les ambitions de l’équipe municipale. Celle-ci promet de compter sur ses propres moyens pour l’atteinte de ses objectifs. «Aujourd’hui, la mairie doit s’inscrire dans une dynamique nouvelle. Nous allons compter sur nos propres moyens pour porter une dynamique de développement avec les populations locales», a promis Seydina Issa Laye Samb, en élargissant l’assiette fiscale.
«Comme le disait le Président Abdou Diouf, «c’est le difficile qui fait le chemin». Nous sommes en train d’élargir l’assiette fiscale. Nous sommes en train de redresser nos recettes. Nous sommes dans une dynamique croissante. Et nous voulons compter sur nos propres forces afin de relever les défis auxquels nous sommes confrontés», rassure-t-il.
Les perspectives de la mairie pour cette année seront axées sur la digitalisation. «Pour l’avenir, la première priorité, c’est la digitalisation des recettes. C’est pour éviter les fuites, élargir l’assiette et maîtriser la progression des recettes. Faire des investissements sur fonds propres. Notre volonté, c’est de dire aux populations que nous avons les moyens de nous développer», a dit le maire.
En fait, ce face-à-face avec les Yoffois n’est rien d’autre qu’une suite logique de la voie de la gouvernance ouverte voulue par le maire depuis son accession à la tête de la commune. C’est le moment de partager les données de la gestion avec la population et de recueillir perpétuellement durant tout le mandat leur avis.
«C’est ce qui a conduit à l’adhésion de la commune au partenariat pour le gouvernement ouvert et à d’autres initiatives qui puissent nous permettre une reddition des comptes permanente. Le mois d’octobre passé, nous avions fait le 4e «Face aux Yoffois». Aujourd’hui, nous en sommes à la 5ème édition. Ce qui nous permet de synthétiser la gestion de 2024 et de dégager les perspectives pour 2025, tout en présentant le budget de 2025 et les projets. Ensuite, nous laisserons la parole aux populations pour qu’elles puissent s’exprimer, poser leurs questions, et toute l’équipe municipale sera disponible pour y répondre. C’est aux populations de juger le bilan. Mais nous avons fait ce que nous avons pu», a-t-il expliqué.
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