Déclaration sur la gouvernance du pays : TAS parle de «bicéphalisme»

Thierno Alassane Sall (TAS), député et président du parti politique de La République des valeurs, parle de «bicéphalisme» au sommet du pouvoir et évoque la «faiblesse» de l’Assemblée nationale par rapport au limogeage de Cheikh Dieng, Dg de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas).Par Amadou MBODJI –
Un bicéphalisme dans la gestion du Sénégal est ce qu’a pu déceler Thierno Alassane Sall depuis le 24 mars 2024. Une date qui marque l’avènement d’un nouveau régime à la tête de ce pays. Le député à l’Assemblée nationale et président du parti La République des valeurs estime que «les pouvoirs gravitent autour du Premier ministre sans que la Constitution ne lui confère cette attitude».
Invité de l’émission «Le Grand Jury» de la Rfm hier, TAS s’est plaint de la situation qui prévaut à la tête du pays. «On voit bien que c’est le Premier ministre qui, après s’être octroyé quasiment tous les pouvoirs du président de la République, soumet la Justice quasiment et veut aussi soumettre l’Assemblée nationale», s’indigne Thierno Alassane Sall.
Candidat à la dernière élection présidentielle et se rangeant du côté de l’opposition, M. Sall met en exergue les dernières affectations de magistrats décidées en réunion du Conseil supérieur de la Magistrature (Csm). «Le système, c’est que le président de la République et son Conseil supérieur de la Magistrature prennent toutes les affaires qui étaient pendantes avant les élections et les instruisent en appel lors de la réunion du Conseil supérieur de la Magistrature pour affecter l’ensemble des juges qui en étaient partie prenante. C’est de la vengeance. L’inamovibilité des juges du siège est un principe constitutionnel et cela a été remis en cause. On nous dira toujours «nécessité de service», mais c’est la justice des vainqueurs», souligne l’opposant. Thierno Alassane Sall a pris au rebond l’une des actualités de ces derniers temps relative au limogeage de Cheikh Dieng, le 31 juillet, de la tête de l’Office national pour l’assainissement du Sénégal (Onas). Ce dernier s’est livré à un déballage, vendredi dernier, pour accuser son ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dièye, de «corruption, entre autres faits de mauvaise gestion».
«Impuissance» de l’Assemblée fece à la situation à l’Onas
Thierno Alassane Sall dénonce l’impuissance de l’Assemblée nationale face à l’affaire du limogeage du Dr Dieng de la direction de l’Onas. «On a revisité le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Est-ce que cela donne plus de pouvoirs aux députés pour savoir ce qui se passe entre l’(ex) Dg de l’Onas et son ministre ?», s’est interrogé l’opposant et président de La République des valeurs. D’après M. Sall, la Constitution américaine a, depuis le XVIIIe siècle, disposé que dans de telles circonstances, le ministre et le Dg seraient auditionnés. «Est-ce que le Peuple américain mérite plus que nous pour que deux siècles plus tard, nous ne puissions pas faire la même chose ?», se demande-t-il.
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