Proche de Khalifa Ababacar Sall, Cheikh Guèye soutient qu’il a été surpris et étonné par la réponse du président de la République concernant une grâce qu’il envisagerait d’accorder à l’ancien maire de Dakar. En effet, Macky Sall a fait savoir sur Rfi qu’il accorderait cette grâce le jour où il en aurait «la volonté et le désir».

«Le jour où j’en aurais la volonté ou le désir, je le ferais comme j’ai eu à le faire. Annuellement, plus de cent personnes, voire un millier de personnes par an, en moyenne, bénéficient de la grâce.» C’est la réponse donnée par le président de la République sur Rfi, concernant une possibilité d’accorder la grâce à Khalifa Sall. Une réponse jugée décevante par Cheikh Guèye, un proche de l’ancien maire de Dakar. Interrogé par téléphone, le maire de la commune de Dieupeul-Derklé a exprimé son étonnement et sa surprise devant cette déclaration de Macky Sall. Il a affirmé ne pas comprendre comment «le premier des Sénégalais» peut tenir de tels propos, en plus à l’étranger.
Pour M. Guèye, ce ne sont pas des «propos dignes d’un président de la République qui doit être au-dessus des contingences partisanes». Ce proche de Khalifa Sall soutient que cette déclaration n’honore pas un président de la République qui doit incarner des «valeurs et être une référence». Déçu par de tels propos, il estime qu’une «personnalité de cette nature doit mettre tout le monde à l’aise». Toutefois, Cheikh Guèye tient à rappeler que «les postes sont éphémères, de même que la vie».
Le président de la République, en séjour en France pour prendre part au sommet du G7, a accordé une interview à Rfi au cours de laquelle une question lui a été posée sur la décrispation politique et la grâce qu’il aurait envisagé d’accorder à Khalifa Sall. Macky Sall a d’abord précisé que «la décrispation ne saurait être réduite à une dimension de grâce» avant d’ajouter que «la grâce est un pouvoir constitutionnel du président de la République». Précisant ainsi que ça ne dépend que de lui, et de lui tout seul, et de son appréciation. Et le président de la République de conclure : «Donc, je ne peux pas discuter de ce que dit la presse par rapport à la grâce.»
dkane@lequotidien.sn