Quelques jours après le lancement des opérations militaires en cours dans la partie sud de Ziguinchor, suite au carnage perpétré samedi dernier dans la forêt classée de Bofa-Bayotte et qui a fait quatorze morts et des blessés graves, le chef d’état-major général des Armées a tenu à rassurer les populations, tout en assurant la détermination de ses hommes lancés à la trousse des auteurs de cette tragédie.
Le chef d’état-major général des Armées est arrivé à Ziguinchor pour rassurer ses hommes et les populations encore sous le choc. Selon lui, cette tournée s’inscrit dans le cadre de ses tournées régulières au niveau des différentes garnisons du pays. Bien que celle-ci coïncide avec les évènements malheureux de Bofa-Bayotte qui ont entraîné le déclenchement des opérations militaires et des enquêtes sur le terrain. «Une opération particulière menée sur le terrain, confirme-t-il, par des professionnels et avec des moyens matériels maîtrisés et dans une zone bien identifiée et qu’ils maîtrisent.» Quid des éventuels dommages collatéraux ? «Mais dans tous les cas de figure, force restera à la loi et les hommes seront partout où le besoin se fera sentir», martèle le Cemga. En tout cas, le général Cheikh Guèye a réitéré la ferme volonté de l’Armée de nettoyer toute la zone cible afin de permettre aux populations de vaquer librement à leurs occupations. «Et ce qui est important, poursuit-t-il, c’est que ceux qui ont commis ce crime odieux, quels qu’ils soient, seront recherchés, traqués et neutralisés, notamment les individus, des criminels qui sont imbus que par leurs intérêts privés et qui ont décidé de détruire notre environnement en saccageant la forêt.»
Par ailleurs, il a mis dans le compte du premier bilan de ces opérations militaires la découverte par les parachutistes ce jeudi dans la forêt classée de Bofa-Bayotte d’un corps sans vie. Une 14ème victime qui répond au nom de Daouda Manga, disparu depuis le samedi dernier dans la zone de Toubacouta. Evoquant d’ailleurs sa visite au niveau de cette localité qui abrite une base militaire, Cheikh Guèye dit avoir rencontré les populations qui ont bien compris le message et salué l’action de l’Armée ainsi que les opérations en cours qui vont les rassurer davantage. «J’ai aussi encouragé les troupes à qui j’ai rappelé de leur mission sur le terrain et qui est de permettre une libre circulation des biens et des personnes», rassure-t-il. Ces opérations militaires ne risquent-elles pas de saper le processus de paix en Casamance ? «Ceux qui sont chargés de négocier la paix continueront de le faire, tout comme l’Armée qui est chargée d’une mission qu’elle compte mener à bout», soutient-il.
Interpellé sur la position de l’Armée et des autorités bissau-guinéennes par rapport à ces opérations menées à la lisière de la frontière entre les deux pays, le Cemga a soutenu que l’Armée sénégalaise a une coopération permanente avec celle bissau-guinéenne, comme l’illustrent les fréquentes rencontres entre les deux Comzone. «Il y a un mois, j’étais d’ailleurs à Bissau pour raffermir les liens de défense et de sécurité entre nos deux pays», a-t-il souligné.
La liste de la tuerie de Bofa-Bayotte s’allonge : Le corps de Daouda Manga retrouvé dans la forêt
On craignait le pire depuis sa disparition. Finalement, le corps de Daouda Manga a été retrouvé par les parachutistes de l’Armée dans le cadre de leurs opérations de sécurisation et de traque des assaillants qui ont perpétré le carnage du samedi dernier dans la forêt de Bofa-Bayotte. Ce qui porte à 14 le nombre de personnes froidement tuées.
Né le 26 avril 1964 à Sibicouroto, village situé dans la région de Sédhiou, vigile de son état, Daouda Manga s’activait également depuis plusieurs mois, selon ses proches, à la recherche du bois mort au niveau de la forêt classée de Bofa-Bayotte. Depuis sa disparition, la famille de ce papa de 4 enfants était plongée dans un total désarroi. Il a aussitôt été enterré au cimetière de Toubacouta hier matin.
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