Décriant une concurrence «déloyale» : Les taximen de l’Aibd exigent de l’ordre

C’est à la devanture de la sphère ministérielle que les conducteurs de taxi jaune-noir de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) se sont donné rendez-vous jeudi pour crier leur exaspération. Ces chauffeurs, qui ont acquis des véhicules neufs, tel que l’a voulu le président de la République, font face à une concurrence qu’ils jugent déloyale. «Nous avons pris à crédit ces voitures qui nous reviennent à presque 7 millions de francs parce que c’était le vœu de la République qui voulait qu’avec un aéroport neuf il fallait des taxis neufs. Mais aujourd’hui, nous sommes en train de subir un énorme préjudice parce qu’on a mis en service des taxis blancs et des taxis noirs qui sont en train de nous faire la concurrence», a fait remarquer Oumar Diouf, porte-parole du jour. «Ce qui est plus grave, c’est que ces taxis ont des licences pour la navette et par conséquent ne devraient prendre des clients que sur réservation. Or ils viennent dans nos files pour nous disputer des clients, alors que leur licence ne leur autorise pas cela», a-t-il poursuivi. «C’est une concurrence déloyale que nous imposent ces taxis qui appartiennent à des sociétés privées. Les taxis noirs appartiennent à Mbaye Sarr de Senecartours, et les blancs on ne sait même pas à qui ils appartiennent», a ainsi apostrophé M. Diouf. «Ces véhicules dénommés Isicap et aerocap nous concurrencent depuis l’ouverture de l’aéroport, alors que cela ne devait pas se produire entre les taxis Aibd et les taxis appelés navettes. A notre connaissance, il n’y a que trois licences de taxi : la licence transport public voyageur, la licence navette et la licence touristique», a précisé pour sa part Mademba Diop, membre du Collectif des Gie de taxis à l’Aibd. Pour Matar, un des protestataires, il sera quasi impossible de rembourser les voitures. «Chaque mois, on doit verser près de 200 mille francs à Seniran. Il nous est impossible d’y arriver avec tout ce qui se passe. C’est pour cela que nous sommes venus ici au ministère pour qu’une solution soit trouvée ou bien qu’on rende simplement les voitures», a-t-il martelé. Ils étaient plus d’une centaine à garer leurs taxis pour sonner l’alerte. «Nous sommes ici et nous y resterons jusqu’à ce que le ministre nous reçoive», a décrété Matar sous l’approbation de ses camarades ayant arboré des brassards rouges à l’occasion.