«Il était très protecteur envers moi. Il m’aidait dans tout, sur et en dehors du terrain.» Ces propos sont de Désiré Segbe Azankpo qui aime souvent répéter ce genre de témoignage envers son pote de toujours, Sadio Mané. Et le nouveau joueur du Bayern le lui rend bien pour avoir posé un acte fort en convainquant les dirigeants bavarois de recruter l’attaquant béninois.Par Hyacinthe DIANDY

– L’une des images fortes qui ont enveloppé le transfert de Sadio Mané au Bayern est celle où l’on voit au niveau de toutes les séquences, le Sénégalais côte à côte avec son ami béninois, Désiré Segbe Azankpo. Parmi ces images, celle très virale où l’on voit les deux potes faire ensemble du décrassage au lendemain de la signature du Ballon d’Or chez les Bava­rois.
Et pour couronner le tout, confirmant la forte complicité entre les deux hommes, il y a cette grosse info ce week-end du recrutement de Serge Segbe par le Bayern.
En effet, l’équipe de Munich a engagé pour les deux prochaines saisons, l’attaquant international béninois (29ans). En attendant l’officialisation, l’Ecureuil, passé par la France, l’Angleterre, la Roumanie et la Slovaquie, va découvrir un nouveau championnat.
Présent à Munich depuis la signature de Sadio Mané, son meilleur ami, Désiré a été secrètement mis à l’essai par le Bayern Munich. Après deux semaines de tests concluants, le club allemand a offert un contrat au joueur formé à Génération Foot. L’Ecureuil aux 15 sélections va d’abord démarrer avec la réserve du Bayern espérant par la suite quelques convocations avec Julian Nagelsmann.
«Il a signé depuis le 28 Juillet. Il était reparti en Roumanie dans la semaine pour régler quelques problèmes personnels. Et c’est après sa visite médicale que l’information a fuité. Car il n’était plus sous contrat avec Dunkerque. Pendant les négociations avec Dunkerque, il avait inséré une clause dans son contrat, laquelle stipule qu’il serait automatiquement libre si le club était relégué en National. Ce qui a été le cas à la fin de la saison dernière», a confié l’entourage du joueur.
Evidemment tout est parti d’un «coup de pouce» de Sadio Mané qui va encore évoluer dans le même club avec son ami de toujours. Ce n’est pas, en effet, la première fois que les deux néo-Bavarois évoluent dans la même équipe. Formés ensemble à Génération Foot, au Sénégal, ils s’étaient retrouvés au Fc Metz avant le transfert du Sénégalais en Autriche.

Serge, le «marabout» de Sadio
Une certaine complicité qui a pris naissance à Déni Biram Ndao. Serge raconte : «Sadio et moi, on s’est connus à mon arrivée à Génération Foot à Dakar. Ça a tout de suite marché entre nous. Il était très protecteur envers moi. Je ne comprenais pas la langue, les mentalités. J’étais dans un monde nouveau. Lui me traduisait les choses en wolof, il m’aidait dans tout, sur et en dehors du terrain. Ça s’est fait naturellement. On était tout le temps ensemble, même dans le bus. Ensuite on est venus à Metz, lui quelques mois avant moi. Metz était au courant de notre amitié. Du coup, on nous a permis de partager la chambre 16 au centre, sachant qu’on était deux par chambre. Je suis arrivé là et j’avais donc ma place réservée. Par la suite, il a été transféré en Autriche au Red Bull Salzburg. On a continué à se soutenir à distance. On était très attachés l’un à l’autre et c’est toujours le cas. On s’appelait sur Skype à l’époque. Jusqu’à aujourd’hui, on passe pas mal de notre temps libre en Facetime. Quand j’avais du temps libre et que c’était possible, je partais le voir en Angleterre. Idem pour lui dans l’autre sens. Cette amitié tient parce qu’elle est naturelle.»

«Je lui ai dit : «C‘est ta Can, tu vas la gagner»»
Au-delà de cette forte amitié, Serge est aussi un «marabout» de Sadio pour avoir prédit son sacre lors de la dernière Can. «Pour la finale de la Can face à l’Egypte, Sadio ne m’a rien promis, mais j’avais espoir du fond du cœur qu’il allait la gagner. Moi, je lui ai dit au début de la compétition : «C‘est ta Can, tu vas la gagner.» Et quand je lui prédis des trucs, ça arrive tout le temps. Quand il est arrivé à Salzbourg en 2012, je lui ai dit qu’il allait y faire deux ans avant de partir dans un club anglais ou allemand. Et quand il est parti à Southampton, je lui ai dit qu’il allait y faire deux ans avant de cette fois-ci signer chez un gros de Premier League.»
Reconnaissant jusqu’au bout, l’enfant de Bambali ne se sépare plus de son ami avec qui il va vivre sous le toit bavarois.
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