Quand Sadio Mané, l’homme à tout faire de Liverpool, connaît une baisse de régime, cela impacte forcément le rendement d’ensemble de l’équipe de Klopp. Mais au-delà de ses prestations moyennes, l’attaquant sénégalais est loin d’être dans un confort psychologique à Liverpool. Explications.Par Hyacinthe DIANDY –

Le championnat de Premier League anglaise est tellement exigeant qu’il faut être aussi bien dans la tête que dans les jambes. Et ce n’est pas à Sadio Mané qu’il faut apprendre cette «recommandation». L’atta­quant sénégalais l’a tellement bien comprise pour avoir souvent tiré vers le haut Liverpool, avec au bout un titre de champion d’Angleterre, 30 ans après, une place de finaliste deux années consécutives plus une Ligue des champions. Et sur le plan individuel, un Ballon d’or africain.

On ne peut pas dire que Mané est dans un confort psychologique à Liverpool
Suffisant pour être rassasié ? On pourrait le croire au vu de la dégringolade notée chez les Reds cette saison, avec le titre de champion qu’ils sont en train de perdre devant un City intouchable, des risques de ne pas faire partie du Top 4, une élimination des Coupes nationales et dernièrement une sortie peu honorable de la Ligue des champions au stade des quarts par le Real Madrid. Et si l’on ajoute à ces contre-performances la baisse de forme inquiétante de Sadio Mané, l’homme à tout faire des Reds, le déclencheur attitré de l’armada offensive de l’équipe de Klopp, il y a de quoi faire la moue. Surtout avec les statistiques faméliques du Sénégalais qui est à 7 buts pour 28 matchs de Premier League.

Le jeu perso de Salah, son salaire, les incertitudes d’un transfert…
Mais limiter seulement la baisse de régime de Sadio Mané à son inefficacité ou à une quelconque méforme physique, c’est faire fausse piste.
En effet, on ne peut pas dire que «SM10» est dans un confort psychologique à Liverpool. Et pour preuve : il y a d’abord son entente avec Mohamed Salah qui est loin d’être parfaite. L’Egyptien étant un As du jeu perso. Les vraies ou fausses rumeurs de transfert n’arrangent pas aussi les choses et font réfléchir l’ancien de Génération Foot qui, à l’âge de 29 ans, doit commencer à se poser des questions sur son avenir. Il y aussi le problème de son salaire actuel très moyen par rapport à celui de certains de ses autres coéquipiers. Et sous ce chapitre, les dernières infos révélées par The Sun, en février dernier, sur les traitements des Reds, sont pour le moins surprenantes. L’international sénégalais émarge à 6 millions d’euros annuels, soit le… 9e joueur le mieux payé de l’effectif du champion d’Angleterre en titre. Il est devancé par Mo Salah, en tête du classement, qui touche le double (12 millions d’euros). Et curieusement, le Ballon d’or africain 2019 est devancé par des joueurs tels que Oxlade Chamberlain ou encore Naby Keïta (7,2 M chacun). Ce qui est forcément frustrant.

Même s’il est fort mentalement, Mané reste un humain
Connu pourtant comme quelqu’un de fort mentalement, l’enfant de Bambali reste un humain et se pose logiquement des questions sur ce qu’on pourrait considérer comme un manque de considération au sein de l’équipe et de ses dirigeants. Et d’ailleurs, on a en mémoire certaines déclarations maladroites de son coach, balancées en pleine compétition du Ballon d’or européen.
Et même s’il n’est pas bien dans sa tête, Mané ne l’extériorise pas. Contrairement, par exemple, à un certain El Hadji Diouf, éternel râleur et qui n’a jamais cessé de tacler ses dirigeants et de recadrer des coéquipiers et même des journalistes.
Sa timidité et son humilité laissent croire que l’attaquant des Reds, loin d’être un habitué des réseaux sociaux, ne connaît que le terrain et la maison. Mais une «rebuffade» dans un sens ou dans un autre n’est pas à exclure dans ce contexte de fin de saison où tout reste ouvert…
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