Avoir sous la main des techniciens émérites, champions d’Afrique, cela doit profiter à toutes les sélections. Y compris celle de l’Equipe nationale A. Toujours sans adjoint après le départ de Omar Daf, Aliou Cissé pourrait bien en profiter pour s’adjoindre un N°2, parmi les entraîneurs locaux sacrés.Par Hyacinthe DIANDY –

Dans une de nos éditions, nous avions fait le constat, au retour du Mondial qatari, que Aliou Cissé est trop seul sur son banc. Une situation de vide liée au fait que depuis le départ de Omar Daf, le sélectionneur des Lions est sevré d’adjoint qualifié. Le Français, Régis Bogaert, qui l’accompagne depuis, étant surtout un préparateur mental.

Il faut noter que ce débat sur l’absence d’un adjoint sur le banc des Lions avait refait surface suite à l’affaire des superviseurs envoyés au Mondial. Désignés par la Direction technique nationale, Bassouaré Diaby, Serigne Saliou Dia, Demba Mbaye et Malick Daf ont été curieusement tous zappés par Aliou Cissé. Les explications tirées par les cheveux du Dtn, Mayacine Mar, n’ayant convaincu personne, il fallait se résoudre à l’idée que «El Tactico» ne voulait pas d’un technicien local à ses côtés.

Pourtant, juste après le départ de Omar Daf, le sélectionneur des Lions avait exprimé le besoin de lui trouver un remplaçant. Le nom de Youssouf Dabo (aujourd’hui en Tanzanie) avait même été avancé. Avant que la rumeur ne se dégonfle. Faudrait-il aujourd’hui suivre Aliou Cissé dans sa volonté d’opter pour un coaching en solo ? Ce serait en tout cas une erreur si on sait que dans ce football moderne, le «coaching collectif» est à la mode. Avec l’avènement de ces entraîneurs nationaux de type nouveau, tous champions d’Afrique, cela devrait donner des idées à la Fédé foot et à la Dtn. En effet, avoir sous la main des techniciens émérites, cela doit profiter à toutes les sélections. Y compris celle de l’Equipe nationale A.

Pape Thiaw : «Aliou Cissé, c’est mon idole !»
Qui donc parmi ces champions d’Afrique pour s’asseoir à côté de Cissé ? Evidemment, au-delà même de la position des fédéraux, il faut reconnaître que le dernier mot revient au sélectionneur. Car c’est à lui de choisir le technicien qu’il sent le mieux, avec qui il a quelques affinités. En un mot, tout est question de «feeling».

Et sous ce registre, on pense aussitôt à Pape Thiaw. Champion d’Afrique avec les Locaux au dernier Chan, l’ancien international de la Génération 2002 a laissé entendre, dans un entretien à Rfi, que Cissé est son mentor. «Aliou, avant tout, c’est un grand-frère. C’était mon capitaine en sélection, et surtout un mentor pour moi. C’est quelqu’un qui montre la voie. Il a fait quelque chose dont tout le monde rêve : gagner la Can pour son pays. Si on parle beaucoup du Sénégal dans le monde, c’est en partie grâce à lui. C’est un exemple à suivre, c’est le meilleur entraîneur en Afrique. C’est mon idole», avait-il révélé juste avant le début du Chan algérien.

On dit souvent que gouverner, c’est prévoir. Et justement, c’est maintenant qu’il faut préparer l’après-Aliou Cissé.
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