Son style de communication peut gêner certains. N’étant pas un adepte de la langue de bois, Boniface Ndong tient souvent un discours franc et direct. A l’image de sa dernière sortie sur le cas Pierria Henry. Décryptage.Par Hyacinthe DIANDY

– On a beaucoup aimé Boniface Ndong comme ancien international de basket, talentueux et intraitable sous le panier. Aujourd’hui devenu coach des Lions, il va falloir aussi qu’on s’adapte à une certaine rigueur dans sa démarche mais surtout à son discours, franc, direct et sans langue de bois.
Un style de com’ qui apparaît dans les propos de Boni. En témoigne sa dernière sortie mercredi, dans Le Quotidien, à l’issue de la première journée du Tournoi de Dakar, en balançant cette phrase-choc : «Sans Pierria Henry, on ne peut pas gagner l’Afrobasket.»
Certains ont dû bondir de leur siège en entendant de tels propos. Une manière de reprocher au sélectionneur des Lions de fouler au pied tout esprit collectif, préférant s’attarder sur des individualités.
Si des propos de ce genre peuvent agacer les joueurs, ils mettent aussi sous pression le coach-lui même qui d’ailleurs a rappelé que l’objectif qu’on lui a assigné en prenant les rênes de l’Equipe nationale masculine, c’est de remporter le trophée continental. «On a mis dans mon contrat comme objectif : gagner l’Afrobasket 2021», a-t-il tenu à préciser.
Ce qui a le mérite d’être clair pour le technicien sénégalais qui, pour atteindre cet objectif, veut réunir toutes les conditions de succès. Il n’est donc pas question, selon lui, qu’il y ait un maillon faible à même de faire grincer la machine.
«Vous connaissez nos meneurs, aucun d’entre eux n’a disputé une finale de l’Afrobasket. Donc, si j’aspire à gagner une finale, j’ai besoin de Gorgui, de Maurice, de Pierria. C’est pour cela que je me suis battu pour l’avoir», a tonné Boni. Qui dans la même foulée a lancé un deadline à Tacko Fall. «Il attend des documents administratifs pour pouvoir rejoindre le groupe. S’il ne vient pas dans une semaine, je déciderai de l’écarter», a-t-il tranché net.
Une telle tonalité dans le discours, il faudrait s’y habituer car l’homme n’entend pas emprunter une «voie de contournement» pour dire ce qu’il pense et ce qu’il veut. Loin d’être un adepte du discours diplomatique, «Boniface est un homme de principe qui ne badine pas avec le tâtonnement, l’inorganisation, l’improvisation», souffle un de ses proches.
Et sous cet aspect, on a en mémoire sa démission-surprise et avec fracas de son poste de Manager général de l’Equipe nationale en mars 2015. Un départ ponctué par une lettre salée envoyée au ministre des Sports, Matar Ba, à qui il réclamait une dette dû par ses services.
La Fédération sénégalaise de basket qui connaît bien son technicien devra donc s’habituer au style de com’ de Boni. Comme d’ailleurs les joueurs qui doivent considérer la sortie de leur coach concernant Pierria Henry comme une source de motivation et en prouvant sur le parquet que le basket est d’abord un sport collectif.
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