Décryptage – Un autre coup tactique du coach des Lions : Pape Thiaw fait plus que du coaching gagnant, il…achève son adversaire

On le connaît pour ses choix forts, mais Pape Thiaw excelle aussi dans sa capacité à user son adversaire, à l’achever, en s’appuyant sur la profondeur de son banc. Décryptage.Par Hyacinthe DIANDY –
Le Sénégal est allé s’imposer à Kinshasa face à la Rd Congo (2-3) à l’issue d’une belle «remontada» saluée pas seulement en Afrique mais aussi par la «planète foot» qui attendait ce choc qui avait fini de capter l’attention pendant des mois. Et cela par un avant-match trsè chaud entre Congolais et Sénégalais, qui s’est surtout joué à travers les réseaux sociaux.
Si ce succès important porte la marque d’un groupe très fort mentalement, il porte aussi l’empreinte d’un technicien devenu un spécialiste des «coaching gagnants». La Rd Congo ayant eu sa dose mardi dans son jardin et sous les yeux de ses supporters qui se sont sentis humiliés.
Malgré les absences pour cette «finale», de certains cadres, en défense (Moussa Niakhaté et Abdou Diallo) et en attaque (Ismaïla Sarr), Pape Thiaw, avec la complicité de son adjoint Teddy Pellerin, a su mener ses hommes vers la victoire en s’appuyant surtout sur la profondeur de son banc, sur la richesse d’un effectif dont rêve tout entraîneur.
Pape Thiaw a commencé à préparer le match de Kinshasa lors de la 2e période contre le Soudan
Mais avant, celui qui a offert au Sénégal son premier Chan, a su mettre en place au niveau de l’entrejeu une stratégie à même de contenir les milieux congolais dont on dit beaucoup de bien, à l’image du régulateur Samuel Moutoussamy (Nr 8).
Le choix du trio : Pape Guèye-Lamine Camara-Gana Guèye était donc tout indiqué, car tous bons dans la récupération, avec une dose d’intensité. Et d’ailleurs pour préparer son «coup tactique», le successeur de Aliou Cissé a préféré se priver de Gana Guèye contre le Soudan. Une manière il est vrai d’éviter à cette «fourmi de l’entrejeu», très à l’aise dans le contre pressing, une suspension pour cumul de cartons, mais aussi pour mieux le préparer physiquement par rapport à la bataille de Kinshasa
Un rendez-vous crucial que Pape Thiaw a d’ailleurs commencé à préparer lors de la 2e période contre le Soudan. Ses hommes menant 2-0, à la mi-temps, il a préféré opter pour la gestion, ce explique la baisse de régime de l’équipe lors des 45 dernières minutes.
Desabre qui avait promis «d’embêter le Sénégal», a reconnu avoir été lui-même…embêté par le plan mis en place par son collègue d’en face. Comme il l’a avoué : «Le rapport de force que nous a imposé le Sénégal nous a fait reculer dans ce match. On a commencé avec une pointe basse, on a même dû s’adapter pour pouvoir récupérer le ballon, mais ça a été difficile.»
Des difficultés qui ont surtout impacté les Congolais en seconde période où les Sénégalais, après quelques passages à vide en défense dans les 30 premières minutes, ont repris le jeu à leur compte.
Et après les avoir usés tactiquement et physiquement, il fallait pour Pape Thiaw de puiser sur la profondeur de son banc pour «achever» les hommes de Desabre tous cramés, par un coaching gagnant.
On connait la suite avec les rentrées décisives de Cheikh Tidiane Sabaly et Pape Matar Sarr qui ont fait très mal à tout un peuple.
La touche de «L’homme à la talonnade» est encore passée par là…
hdiandy@lequotidien.sn