Décryptage – Une nouvelle saison sans son entraîneur-fétiche : Nicolas Jackson et les défis de l’après-Pochettino !

Chouchouté par son ancien coach, Mauricio Pochettino, Nicolas Jackson était systématiquement titularisé par ce dernier malgré les critiques qui lui reprochaient de ne pas être un attaquant-tueur. Cette saison, l’avant-centre de Chelsea, qui a changé d’entraîneur, s’offre deux gros défis : convaincre son nouvel entraîneur et résister à la forte concurrence en attaque, avec l’arrivée de nouvelles têtes. Décryptage.Par Hyacinthe DIANDY –
Quel avenir à Chelsea pour Nicolas Jackson, après le départ de Mauricio Pochettino ? La question était souvent revenue en boucle après la décision, en mai dernier, des dirigeants de l’équipe de Londres de se séparer «d’un commun accord» du technicien argentin, un an seulement après son arrivée. Une interrogation qui s’explique par les relations qu’entretenaient les deux hommes. Des relations de confiance, venant surtout de Pochettino qui a vite fait d’adopter l’international sénégalais en lui donnant sa chance par de nombreuses titularisations, malgré des critiques liées surtout à un problème de finition.
A l’arrivée, la méthode de «Poche» a porté ses fruits, au vu de la fin de saison en fanfare de l’ancien de Villarreal. Avec au bout un record battu, celui de Didier Drogba. Le Sénégalais ayant dépassé les 10 buts de la légende ivoirienne lors de sa première saison avec Chelsea en 2004. Un parcours impressionnant avec au total 18 buts, toutes compétitions confondues, et qui n’aurait pas été possible sans le soutien indéfectible de son entraîneur-fétiche. Qui malgré les périodes difficiles, a toujours eu confiance en Jackson, le poussant à travailler plus dur et à croire en son potentiel.
«Il a travaillé très dur, il a changé l’opinion. Je suis tellement heureux que maintenant les gens commencent à voir Nico de la même façon que nous l’avons vu», avait déclaré le technicien argentin, tirant le bilan de la saison de l’ancien du Casa Sports.
Déjà un but et une passe décisive
Aujourd’hui Pochettino est parti, un nouvel entraîneur est arrivé, il s’agit de Enzo Maresca. Désormais «Nico» sera coaché par le technicien italien, ancien adjoint de Guardiola. D’où la question : L’«état de grâce» sous l’ère Pochettino va-t-elle continuer pour le Sénégalais ?
En fait, tout doit passer par deux gros défis que Jackson devra relever. D’abord convaincre son nouveau coach. Et à ce niveau, les choses se passent bien pour le moment pour l’avant-centre des Blues. En effet, après deux journées de Premier League, Jackson, malgré un faux départ face à City (0-2), a enregistré deux titularisations de suite, marquées par sa belle prestation dimanche dernier face aux Wolves (6-2), avec cerise sur la gâteau un but et une passe décisive. Un message fort lancé sûrement en direction de son nouveau coach, mais aussi des nouveaux attaquants qui viennent d’arriver. Et justement, c’est ce deuxième pari, qui a pour nom concurrence, que devra gagner l’international sénégalais. Car à ce niveau, il y a de nouvelles têtes en attaque, avec les arrivées de Pedro Neto, Joao Félix et du jeune Marc Guiu, 18 ans, transfuge du Barça. Il y aussi les envies de Nkunku, Mudryk et Madueke (auteur d’un triplé dimanche) qui veulent confirmer cette saison.
L’avertissement de Maresca à la concurrence
A cela, il faut y ajouter les mots forts de Maresca, adressés aux concurrents, en répétant qu’il ferait régner la méritocratie parmi les 21 élus : «Chelsea est un club exigeant. Les joueurs doivent travailler dur, se battre jusqu’à la fin pour gagner leur place et être à 100%. Faut pas qu’ils pensent que je vais leur donner leur chance sans qu’ils travaillent dur.»
Suffisant pour en déduire que la tâche ne sera pas facile pour le Sénégalais qui devra faire preuve de régularité et d’efficacité pour continuer à gagner sa place de titulaire.
C’est tout le mal que l’on souhaite au natif de Banjul qui, à 23 ans, a encore une bonne marge de progression.
hdiandy@lequotidien.sn