«Uvs, Un-Chk, l’histoire d’une révolution universitaire numérique» du Dr Abdoul Alpha Dia aborde l’histoire de la création de l’Université virtuelle de Dakar, rebaptisée Université numérique Cheikh Hamidou Kane. Le livre est un témoignage de la détermination et de la persévérance des personnes qui ont cru en ce projet et qui ont travaillé pour le faire aboutir. Par Amadou MBODJI – 

Uvs, Un-Chk l’histoire d’une révolution universitaire numérique est le titre d’un nouvel ouvrage dont l’auteur est le Dr Abdoul Alpha Dia. Ce livre parle du processus de création de l’Université virtuelle de Dakar, rebaptisée université numérique Cheikh Hamidou Kane. L’histoire de la création de cette université n’a pas été un long fleuve tranquille. Et dans son ouvrage, le Dr Dia rend compte de cette aventure et place l’université au cœur du vibrant hommage qu’il rend à ceux qui ont travaillé à sa mise en œuvre dont le père fondateur qui n’est autre que l’ancien ministre de l’enseignement supérieur, Mary Teuw Niane. «Et c’est l’occasion aussi de rendre hommage au ministre Mary Teuw Niane, qui est le père de l’université, mais également à Amadou Diaw, qui a été le président du comité de pilotage, et à tous les pionniers, qu’ils soient enseignants, étudiants, personnels, qui ont rejoint l’université à un moment où c’était très compliqué, et qui ont accepté de faire ce chemin avec elle. Les obstacles ont été nombreux. D’abord, toute l’innovation a été rejetée, parce que les gens ne comprenaient pas ce qu’est l’enseignement à distance, les gens ne connaissaient pas, et les étudiants n’en voulaient pas, les familles n’en voulaient pas, la société n’en voulait pas», a affirmé Dr Abdoul Alpha Dia lors de la cérémonie de dédicace du livre tenue samedi dernier à l’Espace numérique ouvert (Eno) de Mermoz. «Cet ouvrage lui rend hommage, et dans cet ouvrage, beaucoup de personnes sont citées, parce que l’histoire également, elle s’écrit avec des visages, avec des noms et des personnes qui s’engagent, et donc c’est important aussi que cette mémoire soit archivée et conservée, parce que là aussi, l’une des faiblesses de nos institutions, c’est que malheureusement, on n’a pas de mouvement organisationnel. On oublie au bout de 4, 5, 10 ans, on recommence à zéro, alors qu’il est important pour nous de documenter, de laisser des traces pour les générations à venir. Il y avait des parents qui étaient inquiets quant à l’avenir de leurs enfants, les perspectives que leurs enfants avaient dans cette université», ajoute-t-il.

Que d’obstacles surmontées avant d’arriver à la concrétisation du projet. «Là, j’ai une anecdote que je vais vous raconter. On est allés à Kolda, c’était en 2014 ou 2015, on a rencontré un parent d’élève qui nous a raconté que quand sa fille aînée a été orientée à l’Uvs la première fois, il a pris son chapelet et s’est mis à prier pour que sa fille soit réorientée dans une autre université. Parce qu’il considérait que l’Université virtuelle, à l’époque, c’était l’université de vie sacrifiée. Il dit que deux ans plus tard, sa deuxième fille a eu le bac, cette fois-ci, il a pris son chapelet, mais s’est mis à prier pour que sa fille soit orientée à l’Uvs. Parce qu’il avait compris désormais ce qu’était l’Uvs et surtout, il a compris que sa fille, qui était à Kolda, pouvait rester à Kolda, étudier à Kolda et réussir à Kolda. Et à mon avis, c’est extrêmement important», raconte Dr Dia.

Selon l’auteur, l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane a été adoptée grâce à l’engagement de ceux qui y ont cru. «Heureusement que cette bataille a été gagnée, et les gens ont compris que l’université est une université comme toutes les autres, mais qui met au cœur de son dispositif de nouvelles technologies. Aujourd’hui, on est heureux de savoir que de plus en plus de bacheliers demandent à être orientés à l’Université virtuel du Sénégal devenue université Cheikh Hamidou Kane, et c’est important. Aujourd’hui, ce sont des dizaines de personnes qui ont contribué à ce projet. Si on devait les citer, ce serait extrêmement fastidieux, mais comprenez qu’un projet comme celui-là, pour qu’il réussisse, il a fallu que des hommes et des femmes le portent», souligne t-il.

Créée en 2013 et devenue la 2ème université du Sénégal en termes de nombre d’étudiants, cette université numérique Cheikh Hamidou Kane reste quand même particulière. Ce qui la particularise, selon lui, c’est qu’elle est numérique. Donc virtuelle.
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