Dédicace – Réflexion sur les évènements de mars : Mame Gor Ngom signe ses «Billets de salon»

Dans «Billets de salon», le journaliste Mame Gor Ngom analyse et commente les faits inhérents aux événements de février-mars 2021, consécutifs aux accusations de viol contre l’opposant Ousmane Sonko. A travers ces chroniques, M. Ngom a fait le choix d’un genre libre en écrivant ses «billets» avec des propos non complaisants, simplement fidèles aux faits. L’objectif étant de témoigner. La présentation de l’ouvrage a eu lieu ce samedi 4 août à E-jicom.Par Ousmane SOW –
L’histoire est en cours. Mame Gor Ngom propose à ses lecteurs une chronique quotidienne qui aborde la lecture des faits avec clarté et précision à travers une subtilité humoristique, légère par moments, sarcastique parfois pour rire de ces évènements de mars dernier. «Billets de salon, c’est un ouvrage qui traite des évènements qui s‘étaient passés aux mois de de février-mars 2021 et qui parle de l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr», souligne-t-il. «En tant que journaliste, j’ai essayé d’aller au-delà des faits parce que ces faits ont été rapportés par la presse quotidienne du Sénégal, mais aussi de tout ce qui tournait au tour de l’affaire, c’est-à-dire les faits de société. Il y a un effet politique, un effet lié à la justice et à la gestion du Covid-19. Une affaire de viol mondialement connue qui a quitté la sphère privée pour aller à celle publique et qui a fait autant de dégâts, pas seulement matériels, mais aussi sur le plan moral. Il y avait des insanités qui se déversaient partout sur les réseaux sociaux, la place publique», explique l’auteur. D’après lui, au regard de tous les évènements que le Sénégal a connus dans le passé, cette situation pouvaient être évitée si on avait appris des leçons du passé. «C’est une histoire en cours que j’ai essayé de raconter, d’analyser. Et c’était un peu délicat, mais j’ai pris les risques de le faire pour que, peut-être, de pareilles situations ne se reproduisent pas au Sénégal. Nous sommes assis sur du sable mouvant», dit-il. A travers les 120 pages de l’ouvrage, Mame Gor Ngom invite les lecteurs à sa partie de chasse à l’information. Il le fait au détour d’un agréable processus narratif rigoureusement arrimé à la chronologie des faits, tout en avertissant le lecteur qu’il sera face tout au long du récit à une «Sale affaire». «Cet ouvrage fait appel à la propre faculté cognitive du lecteur», précise Aliou Ndiaye, en faisant la présentation de l’ouvrage.
«Du massage et des messages»
Ainsi à travers ces chroniques, l’auteur parle «du massage et des messages». Selon lui, dans ce livre, chacun peut lire et faire sa propre religion. «Le livre ne m’appartient plus. On n’a pas besoin de massage, mais de messages mobilisateurs autour des questions sérieuses, de nos comportements, du coronavirus». «J’ai aussi parlé de la presse, de la manière dont certaines informations ont été traitées, les dégâts collatéraux, les signaux de télévision coupée, les organes de presse attaqués. Un ressort est cassé et il faut qu’on apprenne de ce qui s’est passé pour pouvoir avancer. Sinon on risque de reproduire la même situation», informe M. Ngom.
Pour une bonne chasse à l’information, l’auteur sillonne les couloirs du Palais de justice de Dakar, traque des propos et gestes d’un Parlement en crise d’honorabilité, se désole d’une presse vouée aux gémonies, de médiateur inconnu, de personnages politique peut crédible, acclame des autorités civiles ou administratives à la conduite irréprochable. «Sur toutes ses zones de chasse, une galerie de personnages défile. Certains feront le choix d’affronter cette sale affaire par la grande porte de l’histoire, d’autres vont s’exfiltrer par la petite porte», dévoile Aliou Ndiaye, le maître de cérémonie. Préfacier de cet ouvrage, le Professeur Ibrahima Bakhoum de souligner que dans ces billets, «on sent que l’auteur a su éviter le piège du conformisme. Il est pourtant bien plus facile pour un éditorialiste, un chroniqueur ou un analyste de suivre ce que des idéologues d’une autre époque et d’une certaine école appelaient ‘’la ligne de masse’’. Il n’a pas reculé devant les mots, chaque fois qu’il a estimé devoir dire les choses comme il les a vues ou perçues. Ainsi, le qualificatif ‘’sale’’ est revenu bien souvent, chaque fois qu’il a voulu parler de l’affaire Sonko-Adji Sarr».
L’auteur, diplômé en Lettres et en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb), a été tour à tour rédacteur en chef des quotidiens sénégalais Le Matin, La Tribune, directeur de publication du quotidien La Cloche et rédacteur en chef adjoint d’Africa Check.
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