«Comprendre Senghor»,  c’est le titre des ouvrages que l’ingénieur informaticien, Waly Latsouck Faye, vient de publier en 2 tomes. La dédicace des livres s’est tenue ce mercredi à L’Harmattan Sénégal, sous la présidence effective de Abdoulaye Racine Senghor.Par Ousmane SOW

– Comprendre Senghor, Tome 1 et Tome 2 : c’est le titre des livres de l’ingénieur informaticien, Waly Latsouck Faye, dont la cérémonie de dédicace s’est tenue avant-hier à L’Har­mattan Sénégal. Plusieurs amis, proches et collaborateurs de l’auteur, ont pris la parole pour témoigner sur Senghor, magnifier les livres et montrer leur reconnaissance à l’ endroit de l’auteur. Dans Comprendre Senghor, Waly Latsouck Faye tente de présenter Senghor sous une lumière nouvelle, en s’appuyant sur ses œuvres poétiques. «J’ai senti une certaine incompréhension, quant à la personne ou la personnalité de Senghor», constate-t-il. Alors, il s’est inspiré de sa culture et sa langue, pour tenter de faire comprendre Léopold Sédar Senghor. Un poète doublé d’un politique que couvrira un lourd manteau d’incompréhension puisque, pour certains, poésie et politique riment mal. «Donc, sans avoir l’ambition d’être le poète, d’être l’auteur ou l’écrivain lui-même, on est obligé de descendre jusqu’à toucher son subconscient. C’est seulement à ce moment-là qu’on peut réellement rendre l’essentiel des écrits de Senghor. Et après Chants d’ombre qui est le Tome 1, nous avons attaqué Ethio­piques, le Tome 2, qui est une thèse poétique de la Négri­tude», déclare Waly Latsouck Faye, ingénieur informaticien, mordu par le goût de la littérature et particulièrement par les écrits de Senghor. L’auteur, en traduisant ces poèmes en sérère, a cerné cette dimension cachée du Président-poète. Parlant des langues nationales, il dit être convaincu que le développement de l’Afrique pourrait s’accélérer, exactement comme le développement du monde à l’avènement de l’informatique. Tou­jours selon lui, en traduisant les poèmes de Senghor, il voit nettement que, quand il s’agit du français, les gens ne comprennent pas parce qu’il y a énormément de choses ca­chées. «Et c’est à ce moment que je suis revenu sur les œuvres et me suis dit que maintenant, pour chaque collection de poèmes, je vais faire une œuvre. Il y a Chants d’ombre, qui est le Tome 1, et Ethio­piques, le Tome 2. Le troisième Tome, qui est prêt, concerne les Hosties noires et c’est dans cette œuvre justement, que Senghor est incompris», a-t-il fait savoir, tout en annonçant également que le quatrième Tome portera sur Nocturnes. D’après l’auteur, Léopold Sédar Senghor est un astronaute virtuel abandonné au sein des vents interplanétaires, présenté toujours comme trop occidental, trop francisé, un Grec ou un latin. Et pourtant, précise-t-il, à travers ses écrits ou poèmes, «on voit nettement que Senghor n’a jamais quitté le royaume d’enfance».

Une œuvre magistrale très complexe
Dans ses deux ouvrages de 237 et 418 pages respectivement, ce sont des essais, une exégèse de la poésie de Léopold Sédar Senghor, mais également une traduction de Chants d’ombre et Hosties noires de Sen­ghor en sérère, a indiqué le Professeur Abdoulaye Racine Senghor, le maître de cérémonie. Il a souligné que le travail de Waly est extrêmement im­portant, car il a fait une investigation sur une oeuvre qui n’est pas simple, et c’est la poésie de Léopold Sédar Senghor. «Il l’a fait d’une ma­nière assez spéciale. D’abord en tant qu’originaire du pays sérère. Et ensuite, Senghor, un homme multidimensionnel auquel il s’est intéressé, est un humaniste riche d’une culture gréco-latine, une culture européenne très forte car agrégé en grammaire», s’est-il félicité. A l’en croire, on ne peut pas lire Senghor, si on n’est pas capable de se référer aux inter­textes. «Et Waly Faye a réussi à détecter ces intertextes et s’en est servi, pour éclairer les lecteurs sur l’œuvre de Léopold Sédar Senghor», dit le Pca du Musée des civilisations noires. «C’est donc une œuvre magistrale très complexe, qui peut même quelques fois surprendre. Et c’est ce qui fait la qualité fondamentale de l’auteur, Waly Faye», conclut-il.
Stagiaire