Dédommagement des déguerpis de Tivaouane Peulh : Les victimes annoncent une grève de la faim

Les victimes de démolition à Tivaouane Peul sont harassées par la longue attente des dédommagements promis par l’Etat. Elles annoncent une grève de la faim pour contraindre les autorités à honorer leurs engagements.
Lasses d’attendre des promesses de l’Etat qui tardent à se matérialiser, les victimes de démolition de maisons de Tivaouane Peul se sont signalées vendredi. Revigorées sans doute par le discours de Macky Sall à Diamniadio en début de semaine, exigeant l’arrêt de «la frénésie et l’accaparement des terres», elles ont tenu une forte mobilisation devant la mairie de la commune pour étaler leurs inquiétudes. «Nous sommes fatigués, car toutes les promesses faites par l’Etat n’ont pas été tenues. Nous voulons que l’on nous restitue nos terres et nous paye les impenses. Le président de la République avait dit que dans 15 jours, tout allait être réglé. Et depuis lors, rien n’a été fait», a fait savoir Ibrahima Diawara. «Que le maire et les autorités de l’Etat sachent que l’attente est trop longue ; nous ne pouvons plus attendre», a-t-il poursuivi. Pour Pape Khalil Gaye, président du Collectif des impactés, l’inaction de l’Etat sur le dossier relève d’un manque de considération. «On a vu qu’au Fouta des gens ont été dédommagés pour avoir perdu leurs animaux. Nous, nous courons depuis plus d’une année après l’Etat pour un dédommagement qui tarde à venir. L’Etat avait pris l’engagement de nous dédommager au mois de mars et aucune des victimes n’a reçu le moindre sou», a asséné M. Gaye. Les impactés, au nombre de 1 796, ne comptent pas faiblir dans leur mouvement d’humeur contre l’Etat. A ce propos, ils comptent dérouler un plan d’actions pour prendre à témoin l’opinion nationale. «Nous allons entamer une grève de la faim dans les locaux de la mairie. Et chaque vendredi, toutes les victimes seront dans la rue pour une marche», a soutenu le président du Collectif. Le maire de la commune, qui a participé à la rencontre, a témoigné sa grande solidarité. «Les sinistrés ont le droit de manifester leur mécontentement et c’est logique qu’ils s’inquiètent, car cela fait 1 an et demi qu’ils sont dans une situation d’inconfort», a estimé l’édile Momar Sokhna Diop. «Nous sommes optimistes toutefois parce que le président de la République s’est engagé en plein Conseil des ministres, il y a un mois, pour une issue heureuse», a-t-il encore relevé tout en espérant que la situation se règle «dans les meilleurs délais». M. Diop a par ailleurs fait savoir qu’une rencontre entre les victimes et le gouverneur de Dakar va se tenir mardi. A noter qu’un important dispositif de la gendarmerie avait été déployé aux alentours de la mairie pour parer à d’éventuels débordements de la manifestation qui a enregistré la présence de près de 300 personnes.
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