Un bond de 3.2 a été noté entre 2015 et 2017 sur la défécation à l’air libre (Dal) d’après les notes présentées jeudi par Thierno Ahmed Baba Ly, Secrétaire général du ministère de l’Eau et de l’assainissement (Mea). «La défécation en plein air a connu une augmentation de 3,2 points, avec un taux qui est passé de 26,5% en 2015 à 29,7% en 2017», a indiqué M. Ly dans son allocution lors de la célébration de la Journée mondiale des toilettes. «Le taux d’accès à des installations sanitaires améliorées s’établit en zone rurale, à 42,3%», a aussi relevé le Secrétaire général, disant fonder son opinion sur le rapport de l’Enquête ménage sectorielle, menée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, faite en 2017. Il a, pour autant, relevé quelques avancées réalisées grâce à l’appui de partenaires de l’Etat. «Entre 2009 et 2020, plus de 6000 villages ont abandonné la défécation à l’air libre grâce à l’approche Atpc mise en œuvre par le Service national de l’hygiène et la Direction de l’assainissement», a-t-il expliqué. «Assainissement durable et changement climatique» a été le thème retenu pour cette édition 2020. «Un thème qui cadre parfaitement avec l’Odd 6.2 qui vise l’accès universel à un assainissement géré en toute sécurité», a dit M. Ly pour qui il s’agit, à travers cette journée, de porter davantage l’information et la sensibilisation sur l’importance de disposer de toilettes décentes et appropriées. Aussi, sur les conséquences sanitaires et environnementales de la défécation à l’air libre. La corrélation entre changement climatique et assainissement durable est plus que d’acuité, a souligné Abdoura­khmane Ndione de l’Association sénégalaise de normalisation (Asn). «Nos systèmes d’assainissement sont menacés par les inondations, la sécheresse, l’élévation du niveau de la mer provoquée par le changement climatique», a fait savoir le Directeur général de l’Asn dans son allocution. «Cette situation pose l’extrême nécessité de mettre en place des normes pour garantir la durabilité des infrastructures d’assainissement», a ainsi fait prévaloir M. Ndione. Selon lui, le contexte de pandémie qui prévaut a mis en relief la nécessité d’avoir des systèmes d’assainissement durables et de qualité pour tous. «Deux écoles sur cinq dans le monde n’étaient pas équipées d’un dispositif élémentaire pour le lavage des mains, cela avant la pandémie du Covid-19», a rappelé à ce propos le Secrétaire général du Mea citant une étude de l’Oms et l’Unicef de 2019. Selon la même source, la moitié de la population mondiale, soit 4.2 milliards de personnes, n’a pas accès à des installations sanitaires sûres.