La forêt de la Casamance pourrait retrouver sa verdure d’antan. Le chef de l’Etat a exprimé sa ferme volonté, hier à l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de l’accession du Sénégal à l’indépendance, de mettre fin à la coupe illicite du bois. Pour ce faire, il compte octroyer plus de moyens aux Forces de défense et de sécurité afin de mieux assurer la sécurité du territoire national. Par Justin GOMIS
– Sur un ton martial, le président de la République a pris hier la ferme volonté de mettre un terme au trafic du bois dans la forêt de Casamance. «C’est justement l’interdiction principale actuellement en cours pour défendre la forêt de Casamance. Mes instructions ont été très claires, nous ne pouvons plus accepter qu’un arbre soit abattu en Casamance pour être exporté hors de nos frontières», a fait savoir Macky Sall, qui présidait ainsi la cérémonie de prise d’armes commémorant le 62e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. D’après lui, c’est la seule forêt qui nous reste dans le Sud du pays. Et, «il n’est plus question de laisser faire la coupe du bois», a-t-il martelé. Ainsi, pour assurer la défense du territoire national, le chef de l’Etat a promis d’accéder à la requête des citoyens, en octroyant aux Forces de défense et de sécurité, plus de moyens. «Je le sais, la sécurité est devenue une demande majeure des citoyens. C’est pourquoi, je me suis engagé à toujours donner plus de moyens aux Forces de défense et de sécurité, à toujours améliorer le moral du personnel pour que le Sénégal soit toujours plus en sécurité», a-t-il fait savoir. Une décision fortement appréciée par les autorités étatiques et politiques venues prendre part à cette fête de l’Indépendance. «Il est important de parler de la défense et de sécurité nationale, notamment en Casamance», a réagi l’ancien Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui s’est dit rassuré par les Forces de défense et de sécurité qu’il a vues défiler. Selon lui, elles sont en mesure de défendre la forêt casamancaise et le territoire sénégalais.
Jean-Paul Dias trouve, quant à lui, que le chef de l’Etat a raison de lutter contre la coupe du bois en Casamance. D’ailleurs, ce trafic du bois, qui est à l’origine de la désertification de cette région méridionale du pays, a été depuis longtemps une préoccupation majeure pour lui. «Quand j’étais à l’Ecole (nationale) d’administration, j’avais fait un mémoire où je parlais de la désertification, de l’abattage des arbres en Casamance», s’est-il rappelé.
Pour le professeur Ismaïla Madior Fall, c’est bien que le président de la République réaffirme, de façon ferme, sa volonté de combattre la coupe du bois en Casamance. Car, «aujourd’hui, il y a une déforestation importante dans le territoire du Sénégal», soutient-il en indiquant que «la forêt casamancaise fait l’objet de trafic». Le professeur de droit constitutionnel a magnifié ainsi cette ferme volonté du chef de l’Etat de lutter contre le trafic du bois.
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