Lors de la journée de réflexion organisée par la Cnes, le président de cette organisation a interpellé le ministre délégué chargé du Budget sur la question de la définition d’entreprise nationale. Mansour Cama a souhaité être édifié sur cette question. «C’est un élément essentiel. Qui est une entreprise nationale ? Est-ce que c’est une entreprise détenue à 51% par un Sénégalais ? Est-ce que c’est une entreprise créée au Sénégal ?», s’est-il interrogé. M. Cama a rappelé au ministre du Budget que pour «la phase 2 du Pse, c’est l’investissement privé qui va prendre le relais», un appel auquel les membres de son organisation comptent répondre, «mais à certaines conditions». Des conditions qui, d’après lui, «doivent être mises sur la table  pour que nous nous comprenions». Et parmi celles-ci il y a «la définition d’entreprise nationale» qu’il faudra revisiter et s’entendre là-dessus «pour appuyer les politiques publiques».
Et le président de la Cnes de prévenir : «Sinon les politiques publiques seront beaucoup plus au service d’entreprises étrangères que d’entreprises nationales, et vous aurez raté vous-même tout l’impact que l’entreprise nationale se développe, que les Pme deviennent des championnes et aillent dans la sous-région». Répon­dant à cette interpellation, Birima Mangara a indiqué que «la responsabilité est partagée entre le gouvernement et les acteurs». Parce que, explique-t-il, «si on s’était déjà penché en 1960, 1970, 1980, 2010 sur la question pour qu’au niveau législatif ou réglementaire, dire qu’est-ce qu’une entreprise nationale, la question serait dépassée». Pour lui, «elle est importante sur ce plan avec la contribution au plan scientifique des partenaires du gouvernement», pour s’accorder sur la bonne définition.
Toutefois, le ministre chargé du Budget a assuré que «le gouvernement ne fera pas d’amalgame entre entreprise nationale et entreprise qui appartient à des Sénégalais». Pour lui, sur la question, «il n’y aura pas de fourberie sémantique». Ecartant l’idée de donner d’ores et déjà une définition, M. Mangara soutient qu’on dira qu’une entreprise nationale, c’est celle «détenue dans certaines conditions». Et le ministre délégué d’ajouter : «Dans l’approche qu’est-ce qu’il faudra comprendre comme une entreprise nationale, si le principe est soutenu, contrôlé, piloté par des Sénégalais. Si on parle de contenu local, c’est vrai, parce que le gouvernement a le souci de prendre les dispositions nécessaires pour faire participer, faire gagner les nationaux dans l’exploitation des richesses nationales». Pour trancher la question, le ministre chargé du Budget soutiendra qu’ils vont «s’accorder sur la définition», en assurant : «Nous y avons tous intérêt.»
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