Rabat et Madrid entament une nouvelle phase dans leurs relations bilatérales. Après plus d’un an de crise diplomatique, les deux pays entonnent le chant de la réconciliation. La visite en terre marocaine du Pm espagnol, Pedro Sanchez, qui approuve le Plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, a contribué au dégel des rapports entre Marocains et Espagnols.Par Mamadou T, DIATTA

– ­­Entre le Maroc et le royaume d’Espagne, le temps est à la normalité dans les rapports entre les deux pays. Est désormais tournée la page de plus d’un an de frictions entre Rabat et Madrid. La raison qui a précipité le dégel est à trouver dans la visite du chef du gouvernement espagnol en terre chérifienne. Pedro Sanchez est parvenu à décrocher, auprès des autorités royales marocaines, la reprise de la liaison maritime entre l’Espagne et le Maroc. Une ligne dont la suspension avait été décidée par le Maroc depuis mars 2020.
Autre acte non négligeable posé par l’Espagne, c’est la publication de «la carte complète et non coupée du Maroc». L’adoption de cette carte «dans son intégralité, sans la ligne discontinuée imaginaire séparant le Nord du Sud du Maroc, au niveau du Sahara marocain». Conclusion : Madrid reconnaît la marocanité du Sahara. Du coup, un pas important vient d’être franchi dans les relations entre les deux royaumes.
S’inscrivant dans une perspective de s’aligner sur la position marocaine à propos du Sahara occidental, l’Espagne n’avait pas manqué de considérer «le Plan d’autonomie proposé par le Maroc comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour résoudre le différend avec le Sahara occidental». Et pour étayer une telle position, le Pm espagnol n’a pas pu s’empêcher ce commentaire : «C’est la meilleure position dans l’intérêt général de l’Espagne… Nous sommes dans le cadre des Nations unies et sur le même chemin depuis 2007.»
L’accueil, en Espagne en avril, du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, ennemi irréductible du Maroc, pour des soins du Covid-19, avait fini d’entraîner une crise diplomatique entre Rabat et Madrid. Cette tension entre les deux pays a eu comme conséquence majeure «l’arrivée, à la mi-mai de l’année 2021, de plus de 10 000 migrants dans l’enclave espagnole de Ceuta, à la faveur d’un relâchement des contrôles côté marocain».
Madrid, quant à elle, avait qualifié de «chantage» et d’«agression» l’attitude de Rabat, qui n’a pas pu s’empêcher de rappeler sa représentante en Espagne. Cette dernière est d’ailleurs retournée à son poste le 20 mars dernier, à la suite de la reconnaissance, le 18 mars dernier par l’Espagne, du plan concocté par le Maroc pour l’autonomie du Sahara occidental.
Une crise qui aura duré plus d’un an avant que n’intervienne la visite du président du gouvernement espagnol au Maroc.
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