Une nouvelle stratégie de financement des jeunes et des femmes, va maintenant porter sur les jeunes actifs, petits artisans, dont les activités ont besoin d’être boostées pour mieux se déployer. Pour eux, Macky Sall mettra bientôt en place la Délégation à l’Entreprenariat rapide (Der), qui va leur accorder des petits pécules, à la dimension de leur activité et de leurs besoins.

Macky Sall est décidé à aller vite. Lors du Conseil des ministres du mercredi dernier 13 septembre, il avait annoncé la création, «au sein de la présidence de la République, de la Délé­gation générale pour l’En­tre­prenariat rapide, Der/­Fj». Il en avait même précisé les fonctions, en assurant que cette structure serait «dotée d’une ligne de crédits importants, exclusivement dédiée aux femmes et aux jeunes, à travers notamment la mise en place de Bourses pour l’Entreprenariat Rapide (Ber) qui seront octroyées selon des modalités assouplies». Le Quotidien est en mesure d’établir que le chef de l’Etat a décidé de doter la structure de 30 milliards de francs Cfa. Une somme considérable, et susceptible de créer un effet levier pour mobiliser jusqu’à des fonds encore plus importants. 30 milliards, c’est en effet trois fois le montant de fonds propres exigés d’une banque dans la zone Uemoa. Et cela montre l’effort et l’ambition des autorités.
Ces fonds sont essentiellement consacrés aux jeunes gens et jeunes filles, artisans-auto entrepreneurs, couturiers, propriétaires de salons de coiffure ou de beauté, aux menuisiers bois ou métalliques, plombiers, tisserands, cordonniers et autres petits métiers. Le chef de l’Etat et son staff sont partis du constat fait par tous, que ces acteurs sont ceux qui ont le plus de difficultés à trouver un financement pour agrandir une affaire ou améliorer une stratégie de business. Le secteur financier formel ne pensera jamais à leur accorder des crédits. Or, dans un pays comme le Sénégal, ces autoentrepreneurs sont dans des secteurs d’activité souvent très dynamiques, et qui mobilisent une main d’œuvre assez nombreuse, bien que non formée et peu qualifiée.
La Délégation générale pour l’Entreprenariat rapide (Der/Fj), qui sera bientôt déployée dès la nomination de ses responsables, entre donc toujours dans la logique du chef de l’Etat de créer des emplois, ici en pérennisant et en renforçant l’emploi existant. Contrairement aux structures comme l’ancien Fonds national de promotion des jeunes (Fnpj), ou l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes, la Der/Fj cible des jeunes qui ont déjà fait montre de leur dynamisme et se sont mis, avec souvent presque pas de moyens, à leur propre compte. C’est dire que, si chacune des structures saisit bien son rôle et s’y conforme, il ne devrait pas y avoir de chevauchement, à la différence par exemple, de l’Anpej et de la Direction de l’Emploi, du ministère de l’Emploi.
D’ailleurs, lors du Conseil des ministres, comme on le lit dans le communiqué, Macky Sall a voulu prévenir les éventuels conflits. C’est ainsi que, comme le dit le document, il a «rappelé au Premier Ministre l’urgence de tenir des consultations régionales et un conseil interministériel sur l’entreprenariat féminin, de préparer un forum national sur l’entreprenariat et la promotion économique des femmes». Car, d’après ce que Le Quotidien en a appris, Macky Sall a le souci de la réussite de la mission qui sera confiée à la Der. Il veut que cette structure fasse une rupture par rapport au saupoudrage qui était fait dans le temps chaque fois qu’il était question de financer les jeunes et les femmes. Le chef de l’Etat veut que les financements qui seront accordés aient des effets durables.
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