Madiambal Diagne va connaître la décision de la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Versailles sur l’exécution du mandat d’arrêt international lancé par le juge d’instruction du Pool judiciaire financier.

Le délibéré de la Chambre d’instruction de la Cour d’appel de Versailles est attendu ce matin pour se prononcer sur l’exécution du mandat d’arrêt international émis par le Sénégal à l’encontre de Madiambal Diagne. L’enjeu central de cette décision est de déterminer si l’Etat français, via sa Justice, doit autoriser l’extradition de M. Diagne vers Dakar, où il est notamment visé par une enquête ouverte par le Pool judiciaire financier à la suite d’un rapport controversé de la Centif.
L’analyse de la cour française repose sur un équilibre délicat entre la coopération judiciaire internationale et la protection des droits fondamentaux de la personne concernée. Depuis le début de cette affaire, M. Diagne et ses avocats français, notamment Me Vincent Brengarth, ont constamment dénoncé le caractère «politique» du dossier. Ils soutiennent que la demande d’extradition est un instrument de «persécution politique» ciblant un homme de presse critique de l’actuel régime. Il y a l’incarcération de son épouse et de ses enfants dans le cadre de la même affaire, le risque d’un procès inéquitable s’il était renvoyé au Sénégal et la nécessité pour la France d’appliquer le principe de non-extradition pour motifs politiques ou si l’extradition vise à contourner les garanties d’un Etat de Droit.
Il faut savoir que le mandat d’arrêt a été délivré par le président du Collège des juges d’instruction près le Pool judiciaire financier de Dakar. La Cour d’appel de Versailles va donc se prononcer pour déterminer si la demande sénégalaise ne cache pas un but politique déguisé. La décision du 25 novembre est donc loin d’être une simple formalité : elle est le résultat d’un arbitrage entre des principes de droit internationaux et des considérations politiques et humanitaires.
bsakho@lequotidien.sn