Délit d’offense au chef de l’Etat : Cheikh Abdou Bara Dolly demande pardon à Macky

Le député Cheikh Abdou Bara Mbacké Dolly espère retrouver la liberté après son audition dans le fond hier. Poursuivi pour, entre autres, le délit d’offense au chef de l’Etat, le député a présenté ses excuses au Président Sall.Par Aliou DIALLO
– Auditionné par le juge d’instruction dans le fond hier, Cheikh Abdou Bara Mbacké Dolly espère passer la tabaski chez lui. Face au magistrat, le député et tête de liste de la coalition Yaw à Mbacké aux prochaines Législatives dont la campagne débute dans la nuit du 10 au 11 juillet, s’est confondu en excuses après avoir tenu des propos «outrageux» contre le chef de l’Etat, lors du rassemblement de l’opposition à l’Obélisque. «L’honorable député a considéré que si ses propos ont porté atteinte au président de la République, il fait une amende honorable et présente ses excuses au président de la République, mais aussi aux populations sénégalaises. En ce sens, nous estimons et lançons un appel solennel au président de la République, le garant de la stabilité de ce pays, de bien vouloir accorder à l’honorable député Cheikh Abdou Bara Dolly, le pardon et lui permettre de rentrer auprès de sa famille. Le pays en a besoin, nous en avons besoin», déclare Me Abdy Nar Ndiaye, avocat du député, qui a introduit une demande de liberté provisoire. Il sera fixé après avis du ministère public.
Pour lui, c’est le temps de la décrispation. «Il est serein comme tout citoyen sénégalais (…). La liberté n’a pas de prix et encore une fois, nous lançons un appel au président de la République de le comprendre et lui pardonner, c’est la posture, aujourd’hui, que le Président doit justement adopter non seulement pour Cheikh Abdou Bara Dolly mais pour l’ensemble des détenus ayant tenu des propos disproportionnés. Je pense qu’il y a lieu de désamorcer et pardonner pour la stabilité du pays», ajoute Me Ndiaye. La Justice reproche à son client les délits d’offense au chef de l’Etat, de diffusion de fausses nouvelles et de diffamation. Il a été arrêté au lendemain de la manifestation de la coalition Yewwi askan wi, tenue à la Place de la Nation le 8 juin dernier. Il avait proféré des insanités à l’endroit du président de la République, Macky Sall. Par la suite, le parlementaire avait refusé de décharger sa convocation avant d’être embarqué par des éléments de la Division spéciale de cybersécurité (Dsc).
Après son placement sous mandat de dépôt par le Doyen des juges, les conseillers du député ont dénoncé «un détournement de procédure». Ils estiment que leur client devrait être renvoyé devant un juge des flagrants délits et non en instruction. Selon eux, ouvrir une information contre un député, sans lever son immunité parlementaire, est illégal. «On a constaté une violation de la loi. Parce que Cheikh Abdou Bara Dolly est un député et la loi dit que le député ne peut être arrêté que dans le cadre d’une procédure de flagrant délit. En le mettant sous mandat de dépôt par le Doyen des juges d’instruction, nous constatons qu’il y a eu une violation de la loi», avait déploré Me Ibrahima Diaw.